La Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme, affiliée à l'Ugta, a réuni hier, sous la présidence de son secrétaire national, M.Brahmia, les syndicalistes du secteur du tourisme lors d'une rencontre dite «d'information» tenue au siège de la Centrale. Il s'agit de la situation des travailleurs licenciés de l'hôtel El Djazaïr, pour acte d'indiscipline. Ils étaient une trentaine à prendre part à la rencontre d'hier dans laquelle, M.Boualem Bouzid, secrétaire national Ugta, chargé des conflits sociaux, figurait en bonne place parmi les présents. Les employés licenciés de l'hôtel El Djazaïr ont successivement pris la parole pour verser dans le même discours dans lequel ils ont tiré à boulets rouges sur l'administration de cette prestigieuse entreprise hôtelière qui se porte bien et en particulier sur la personne de son P-DG. Pour démontrer, en effet, ce qu'ils qualifient de «harcèlement moral» et de «décisions arbitraires» les licenciés de l'hôtel ont traité de tous les noms son P-DG. Egalement, ils ont fait part, dans un langage mesquin, les conditions de vie austères auxquelles ils sont soumis depuis leur exclusion. Leurs déclarations ont laissé pantois beaucoup de présents, notamment les syndicalistes de l'intérieur du pays, qui, sans saisir les origines du conflit, n'ont pas manqué, en revanche, de manifester leur solidarité «morale et matérielle» à l'endroit des employés licenciés. Et dans le même sillage, M.Bouzidi lance un ultimatum d'une semaine à l'adresse du P-DG dudit hôtel pour la réintégration de tous les employés licenciés. Ainsi, M.Bouzidi implique le syndicat Ugta dans un conflit interne dont les contours demeurent, jusqu'à l'heure actuelle, ambigus. Et pour cause, dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction et portant la griffe de la section syndicale de l'hôtel El Djazaïr, il fait état «d'une campagne de désinformation, d'intoxication et de mensonges caractérisés émanant d'un groupe d'éléments ayant fait partie de notre effectif et qui ont fait l'objet de sanctions, suite à leurs actes d'indiscipline». Les rédacteurs de ce communiqué ont mis l'accent, en effet, sur le fait que «ces éléments ont réussi, par leur machiavélisme et leur sinistre comédie, à induire en erreur les instances syndicales locales». Les mêmes rédacteurs, qui représentent aujourd'hui l'expression de la majorité écrasante du collectif d'El Djazaïr, ont noté également que les activités de leur section syndicale sont suspendues par l'union locale Ugta. Dès lors, la question qui s'impose d'elle-même est celle de savoir pourquoi l'actuelle section syndicale de l'hôtel El Djazaïr est frappée de suspension et pour quelle raison - inavouée - l'Ugta insiste à s'impliquer dans un conflit interne d'une entreprise hôtelière.