Des postes avancés sont installés dans différentes wilayas frontalières. La recrudescence de l'activité acridienne dans certaines régions du Sahara algérien constitue un risque majeur pour les végétations oasiennes. Cette activité, suscitée par les conditions climatiques et écologiques qui sévissent en Mauritanie, risque également de favoriser une éventuelle infiltration de ces criquets vers le nord de l'Algérie. Selon M.Moumen, directeur du service phytosanitaire au niveau du ministère de l'Agriculture, un dispositif de traitement et de lutte anti-acridienne a été mis en place depuis le mois de septembre 2003. A cet effet, seize équipes d'intervention ont été dépêchées en Mauritanie pour mettre fin à cette recrudescence constatée depuis maintenant sept mois. M.Moumen nous a indiqué que le dispositif de lutte mis sur pied a été renforcé ces derniers jours, notamment après le repérage de criquets pèlerins dans certaines zones du Sahara algérien. Pour faire face à une éventuelle invasion et/ou prolifération des criquets, les services de prévention et de lutte anti-acridienne ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Des postes avancés sont installés dans différentes wilayas frontalières. Toutefois, notre interlocuteur juge que cette procédure risque de ne pas suffire. «Les responsables ont décidé donc d'établir un deuxième front de lutte qui va d'El Bayadh jusqu'à Biskra.» Ce front ajoute M.Moumen «sera supporté par des bases de commandement dotées de camions équipés de pulvérisateurs à canon et des aéronefs pour les traitements aériens». Les seize équipes sur le terrain depuis le 23 décembre 2003 seront renforcées par sept autres unités d'intervention armée de 30.000 litres de pesticide. Selon le responsable du service phytosanitaire, «le dispositif de veille et de surveillance mis en place reste toutefois insuffisant pour diminuer le risque d'infiltration vers le nord du pays». Pour cela, d'autres mesures ont été aussi prises. L'apport de la Protection civile et des spécialistes agriculteurs sera, à ce titre, sollicité. La commission de lutte contre les criquets pèlerins de la région ouest de l'Afrique et le laboratoire de recherche sur la lutte anti-acridienne mis sur pied par le FAO, travaillent actuellement pour réduire le risque d'invasion «surtout en cette première quinzaine du mois de mars. Période où les essaims de criquets pèlerins menacent les régions du Sud», précise notre interlocuteur. Ce dernier nous a indiqué aussi que l'opération de traitement déclenchée sur le territoire mauritanien ne représente que 60 % du territoire infecté. Cela explique sans aucun doute que la menace n'est toujours pas détournée. Sur le territoire algérien, M.Moumen a affirmé que 4000 hectares ont été déjà traités depuis le 20 février dernier. «Il est attendu que la lutte touchera 5000 autres hectares à la fin du mois de mars», a-t-il conclu.