Après une trêve de trois mois, le syndicat autonome, retrouve «la rue». Ils étaient, hier, plusieurs centaines de professeurs de lycée à faire le déplacement à Béjaïa en réponse à l'appel du Cnapest. Cette première action, qui marque le retour d'un syndicat, auteur de la paralysie des lycées durant neuf semaines au début de l'année, s'est tenue devant le siège de la tutelle. Elle a été appuyée par une grève touchant la majeure partie des établissements du secondaire à Béjaïa. Ce retour à la rue du Cnapest semble être motivé par une série de revendications qui demeurent, à présent, sans solution. Dans le communiqué rendu public auparavant, le Cnapest part d'une motivation dictée par «les manoeuvres sournoises et les louvoiements tendant à entretenir le pourrissement et le statu quo au sein des établissements du secondaire». Hier, ils étaient nombreux à faire montre d'une véritable détermination à «casser» la situation prévalant dans le secteur de l'éducation que tous estiment «monopolisé» par «des responsables incompétents» et un syndicat «préoccupé uniquement par les privilèges de la gestion des oeuvres sociales». Abordant les négociations entre la direction de l'éducation et le syndicat rival, Sete-Ugta, les responsables du Cnapest étaient, hier, unanimes à parler «d'accord sournois découlant d'un faux dialogue privilégiant les intérêts dictés par le partage de la rente que procure la gestion scabreuse des oeuvres sociales». A ce titre, les syndicalistes, soutenus par les participants, réitèrent l'exigence «d'une commission d'enquête ministérielle pour faire la lumière sur la gestion des oeuvres sociales». Renvoyant dos à dos le Sete-Ugta et les responsables de la DE, critiqués violemment en portant en public certains faits illustrant parfaitement la connivence des deux parties, le Cnapest demeure, cependant, disponible pour «un dialogue transparent et responsable» pour la prise en charge des doléances soulevées. Le rassemblement d'hier n'est qu'«un prélude à une série d'actions de protestation», promettent les responsables du Cnapest qui se référent très souvent à la mobilisation du début de l'année scolaire durant trois mois. Il faut dire que ce syndicat devient de plus en plus incontournable «surtout lorsqu'un secteur est paralysé pendant un mois inutilement», avançait, hier, un enseignant du moyen, venu apporter son soutien à ses collègues du lycée. Visiblement désabusé, il affirmera sans ambages que «les dernières augmentations n'auraient jamais existé sans le forcing du Cnapest».