Ce qui se passe actuellement en Egypte est un coup d'Etat progressiste, selon le PT. La religion et la politique peuvent-elles cohabiter? Analysant la situation qui prévaut actuellement en Egypte, le PT considère que ce qui se passe en Egypte est la preuve qu'en politique il ne faut jamais jurer de rien et que même un président élu démocratiquement peut être désavoué et destitué sans avoir eu le temps de terminer son mandat. Intervenant, hier, à l'occasion d'une réunion du bureau politique de son parti consacrée à la situation politique nationale et internationale, Louisa Hanoune s'inscrit en faux contre ceux qui prétendent que le président Morsli a été renversé à la suite d'un coup d'Etat. Soulignant que c'est le peuple qui est à l'origine de son éviction parce qu'il estime que le président déchu n'a pas respecté ses engagements, Mme Hanoune a indiqué que les coups d'Etat progressistes, ça existe et que la révocabilité fait aussi partie de la démocratie. Rappelant que seulement 12 millions d'électeurs ont voté pour Morsli, l'oratrice a précisé que 33 millions d'Egyptiens avaient signé une pétition réclamant le retrait du pouvoir de celui-ci. Selon elle, les événements qui secouent l'Egypte ont déstabilisé l'impérialisme et pris de court ceux qui avaient concocté des plans sordides pour ramener ce pays dans leur giron. Il ne faut pas oublier, confie-t-elle, que l'Egypte est le premier pays arabe et africain qui a signé un accord de coopération avec l'OMC er l'UE et qu'en tant que tel, il jouit d'un statut particulier et occupe une place privilégiée au sein de ces deux instances. Selon la secrétaire générale du Parti des travailleurs, la nomination d'El Baradei comme vice-président est une tentative de récupération. Rappelant que ce dernier est à la solde des Etats-Unis, elle s'est dite très préoccupée par les événements qui secouent, présentement, l'Egypte et prie le ciel afin que ce pays frère ne bascule pas dans la guerre civile. Persuadée que les travailleurs constituent une force et qu'ils peuvent beaucoup apporter à la révolution égyptienne, la conférencière regrette l'absence d'un guide issu du monde du travail capable d'influencer les foules et conduire la révolution à son terme. Louisa Hanoune s'est ensuite intéressée à la situation politique nationale et aux questions brûlantes de l'actualité. Elle appelle, d'emblée, à un gel de l'Accord de coopération avec l'Union européenne parce que, soutient-elle, «c'est un accord à sens unique qui avantage le marché européen.» Dans son réquisitoire, elle s'insurge aussi contre l'Organisation mondiale du commerce et appelle à une suspension immédiate des négociations avec cet organisme. Concernant ceux qui veulent nuire à l'Algérie, en propageant, affirme-t-elle, des informations dénuées de tout fondement, Louisa Hanoune à rétorqué que l'Algérie se porte bien et que de nombreux projets sont en chantier pour relancer l'économie et résorber l'emploi. «Récemment, un prétendu expert a présenté au Congrès américain un rapport dans lequel il critique sévèrement l'Algérie parce que cette dernière refuse de lui prêter allégeance.» Se félicitant de la position du gouvernement qui n'a pas voulu céder sur la règle des 51-49%, et de la réactivation de certains organismes qui étaient dissous à l'instar de l'Eriad et des Edimco, elle a ajouté qu'un mégaprojet est prévu à Relizane et que grâce à lui, les citoyens de cette wilaya bénéficieront de 12 000 emplois dans le domaine du textile.