Le chef de la diplomatie américaine, dans son énième voyage au Proche-Orient a rencontré à Amman le président palestinien, Mahmoud Abbas Selon un responsable palestinien, M.Kerry est «déterminé à annoncer avant son départ vendredi la reprise des négociations» de paix. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry devait tenir une nouvelle rencontre hier avec le président palestinien Mahmoud Abbas, après de longs entretiens la veille sur une relance des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens qui ont évoqué des «progrès». Selon un responsable palestinien, M.Kerry est «déterminé à annoncer avant son départ vendredi la reprise des négociations» de paix. Un responsable du département d'Etat américain a indiqué que MM.Abbas et Kerry se rencontreraient «de nouveau dans l'après-midi». Mardi soir, M.Kerry avait passé cinq heures avec le président palestinien dans un hôtel d'Amman pour l'iftar. «Ils ont poursuivi la conversation qu'ils mènent depuis quelques mois et ont abordé certains développements récents dans la région», a déclaré le département d'Etat américain dans un communiqué. Les deux hommes ont également «discuté des détails d'un plan économique pour soutenir l'économie palestinienne» en attirant environ 4 milliards de dollars d'investissements privés dans les Territoires palestiniens. «Le secrétaire d'Etat américain est déterminé à annoncer avant son départ vendredi la reprise des négociations» de paix entre Israël et les Palestiniens, a déclaré hier un responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat. «Il y a eu des progrès dans les réunions avec Kerry», a-t-il ajouté. Le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh a toutefois mis en doute la volonté de paix du gouvernement israélien, évoquant le fait que l'administration militaire israélienne devait examiner la construction d'un millier de logements dans des colonies de Cisjordanie. M. Kerry a entamé mardi son sixième voyage au Proche-Orient depuis sa prise de fonctions en février, pour tenter de remettre sur les rails le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2010. Sa nouvelle tournée survient alors qu'Israël a manifesté sa colère à propos de la décision de l'Union européenne d'exclure clairement les territoires occupés de sa coopération avec l'Etat hébreu. La nouvelle réglementation européenne, qui doit être officiellement publiée cette semaine, impose que tous les accords entre Israël et l'UE indiquent explicitement qu'ils ne s'appliquent pas aux territoires occupés par Israël depuis 1967, excluant donc la Cisjordanie, Jérusalem-Est, la bande de Gaza et le plateau du Golan. Selon un haut responsable israélien s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, cette initiative risque de compliquer encore plus les efforts de M.Kerry. M.Kerry n'a aucun rendez-vous prévu dans l'immédiat avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, contrairement aux précédentes tournées qui l'avaient vu faire la navette entre Amman et Jérusalem. Dans un entretien à un journal allemand, M.Netanyahu a dénoncé la réglementation européenne comme «une tentative de tracer les frontières d'Israël de force à travers une pression économique, plutôt que par les négociations». «Cela renforce la position palestinienne et fait perdre à Israël la confiance dans la neutralité de l'Europe», a insisté M.Netanyahu. Pour revenir à la table des négociations, M.Abbas exige un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions. Mais M.Netanyahu veut discuter sans «condition préalable» et n'envisage que des «gestes de bonne volonté», comme la libération de prisonniers ou un gel partiel de la colonisation, selon les médias.