Troisième déplacement de John Kerry à Ramallah et toujours sans perspectives, sauf le plan Netanyahu, rejeté par les Palestiniens qui préparent la troisième intifada. Le président palestinien Mahmoud Abbas a eu en début de semaine une réunion secrète avec un haut responsable sécuritaire israélien sur la reprise des négociations de paix, selon une source officielle palestinienne. La rencontre a eu lieu à la veille de la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry en Israël et en Cisjordanie, qu'Obama a chargé de préparer la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes, au point mort depuis octobre 2010. Il s'agit de la première rencontre entre responsables palestiniens et israéliens depuis le gel de leurs négociations en raison, est-il rappelé, de la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Le président palestinien a de nouveau réclamé d'Israël une carte délimitant les frontières du futur Etat palestinien, sur la base des lignes de 1967, “avant toute reprise des négociations de paix", a déclaré son conseiller politique, Nimr Hammad, depuis Ramallah. Les Palestiniens rejettent d'ores et déjà, la carte qui sera présentée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou au secrétaire d'Etat américain, qui délimiterait les frontières entre Israël et la Palestine. Aux yeux de Netanyahou, le nouvel Etat palestinien serait établi sur les parcelles occupées au jour d'aujourd'hui par les Palestiniens. Un Etat sans discontinuité avec ses quatre grands blocs de colonisation en Cisjordanie et les voix d'accès les desservant qui sont interdites aux Palestiniens. Le nouvel Etat ne serait qu'un ensemble de territoires confettis, épars, comme l'avait imaginé l'Afrique du Sud raciste pour les Noirs parqués dans des homelands. Pour les Palestiniens, leur Etat doit être établi à l'intérieur des frontières de 1967, prescrites par l'ONU, ce qui impliquerait un retrait israélien de toute la Cisjordanie et Jérusalem-Est, occupées. Les Palestiniens, au fond, ne se font pas d'illusions : John Kerry effectue son troisième déplacement en un mois au Proche-Orient, avec des étapes à Jérusalem et à Ramallah, sans apporter quoique ce soit de nouveau. Le département d'Etat a prévenu que Washington, la Maison-Blanche à sa tête, souhaitait avant tout voir ce qu'il était possible de faire pour relancer des négociations israélo-palestiniennes gelées depuis septembre 2010. En clair, les Américains ne feront rien, absolument rien, qui ne sera pas agréé par les Israéliens. Le président Obama a été, on ne peut plus clair, lors de sa visite à Jérusalem le mois dernier: les relations entre les deux pays sont historiques et hautement stratégiques. Et pour ceux qui n'ont sont pas encore tout à fait convaincus, il suffit de leur rappeler qu'Obama a ouvert le bal des visites à l'étranger de son second mandat avec Israël. A Washington, on essaye de ménager la partie palestinienne et, partant, l'opinion arabo-musulmane dans son ensemble, en annonçant que le secrétaire d'Etat Kerry “connaît bien" les dirigeants israéliens et palestiniens depuis qu'il a présidé la commission des Affaires étrangères du Sénat. D. B Nom Adresse email