«Pour un acteur, la caméra est l'oeil du public.» Robert Bresson Au moment où la caméra cachée en Algérie est devenus indigestes, les Tunisiens cassent la baraque avec leurs programmes de caméra cachée au point de faire peur à la plus grande instance de régulation de l'audiovisuel tunisien. En effet, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) a rappelé à l'ordre les directions des chaînes télévisées Wataniya 1 et Nessma TV et leur a demandé de ne plus diffuser les programmes Rahina (l'Otage) et Braquage avant 22h30, a annoncé Nouri Lajmi, président de la Haica. Ce responsable a déclaré que les chaînes Wataniya 1 et Nessma TV sont tenues d'avertir le spectateur que ces programmes contiennent des scènes de violence pouvant perturber les enfants et que leur vision est interdite aux moins de 12 ans. Les membres de la Haica ont jugé que les programmes Rahina et Braquage contiennent des scènes attentatoires à la dignité humaine et au droit de l'enfant à la protection contre toute forme de violence morale, a indiqué Nouri Lajmi. Pour le Haica, ces pratiques constituent une violation du Pacte international des droits civils et politiques de l'année 1966 dans son art.7, selon lequel «nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants», a-t-il fait savoir. Programmés dans le cadre de la grille ramadhanesque de 2013, Rahina et Braquage ont provoqué un tollé médiatique et ont été vivement critiqués par les réseaux sociaux pour leur contenu excessivement violent. En revanche, le programme Zizal, diffusé par la chaîne privée Tounisiyya, qui met en scène un tremblement de terre dans un studio, n'a pas été touché par ses critiques. C'est l'utilisation d'arme dans le piège, la création de simulation d'une prise d'otage et surtout le non-respect de la dignité humaine qui ont créé la polémique concernant la caméra cachée. Sur Nessma TV, la caméra cachée Braquage réservée par la diffusion algérienne a piégé plusieurs personnalités algériennes. Le dernier en date était Anes Tina, le youtubeur algérien qui réalise déjà un short programme pour la télévision tunisienne. Si les Tunisiens possèdent une autorité de régulation, en Algérie c'est l'anarchie et la liberté totale, les télévisions privées, notamment utilisent toutes les astuces pour piéger les artistes et les personnalités connues sans toutefois respecter leur vie privée ou leur dignité. Si sur l'Entv, la dignité humaine est respectée, ce n'est pas le cas sur les autres télévisions privées et plus particulièrement sur Echourouk TV, avec le programme caméra interpol produit par l'Algéro-Canadien Ameur Brahim, ce dernier qui avait réussi à réaliser une caméra cachée en 2012, en piégeant des artistes algériens venus faire des tournées à Montréal, à l'aide d'hommes armés déguisés en agents fédéraux, a relancé l'idée de sa caméra cachée musclée cette année. Si il a relancé le concept des armes à feu, l'idée des agents d'Interpol a été abandonnée pour laisser place à une descente musclée d'hommes voulant récupérer leur argent lors d'une rencontre entre l'artiste piégé et une fausse productrice jordanienne. Mais malgré l'utilisation des armes sur cette caméra cachée et la provocation d'armes violentes le concept n'a pas trop marché et le programme d'Echourouk TV n'a pas trop capté et s'est trouvé même dépassé par celui d'Ennahar TV beaucoup plus déjanté et surtout plus comique. [email protected]