La Corée du Nord a suspendu la construction d'un site de lancement pour missiles de longue portée, a indiqué hier un centre d'études américain sur la foi d'images satellites. La construction de cette nouvelle rampe, d'un hangar d'assemblage et d'un centre de contrôle de tir sur le site de Tonghae a stoppé en septembre 2012, a précisé l'Institut américano-coréen de l'université Johns Hopkins sur son site Internet 38 North. Ce site était destiné à lancer des engins de plus gros gabarit que sa fusée Unha-3 qui est parvenue à placer un satellite en orbite en décembre dernier.L'institut Hopkins émet deux hypothèses: la Corée du Nord a finalement estimé qu'un seul pas de tir lui suffisait (sur le site plus moderne de Sohae), ou «a décidé de ralentir ou même de mettre fin à ses travaux pour concevoir un missile plus grand», ce qui marquerait un tournant dans sa politique de défense. La péninsule coréenne a connu ces derniers mois un sévère regain de tension dû au tir réussi d'une fusée nord-coréenne en décembre et à un 3e essai nucléaire en février, auxquels la communauté internationale a répliqué par de nouvelles sanctions. Pyongyang soutient que son programme spatial suit un dessein purement scientifique tandis que Séoul et ses alliés, en particulier les Etats-Unis, accusent le régime de développer des missiles intercontinentaux, en infraction des sanctions de l'ONU. Après son essai nucléaire, la Corée du Nord avait indiqué avoir «utilisé un engin miniaturisé et plus léger» susceptible d'être fixé sur l'ogive d'un missile à longue portée. Puis elle avait brandi le spectre d'une «guerre thermonucléaire» et menacé Washington d'une frappe nucléaire «préventive». La plupart des experts s'accordent toutefois pour dire qu'elle ne dispose pas de capacité intercontinentale (Icbm) ni ne maîtrise la miniaturisation de la bombe atomique.