«L'incapacité de transformer la surliquidité bancaire en richesse réelle pose problème à l'économie nationale» Estimées à 800 milliards de dinars, les surliquidités bancaires qui «dorment» depuis plusieurs années, dans les établissements financiers est la conséquence directe de la politique de la rente pétrolière, soulignent les spécialistes en la matière. «Nous avons une moyenne de 50% de surliquidités bancaires qui circulent dans la sphère informelle depuis des années. C'est la raison pour laquelle, le gouvernement a instruit les opérateurs concernés, sur l'obligation de l'utilisation du chèque de 500.000 DA, dans les différentes opérations, afin d'éviter le pire», a indique hier, le Dr Abderrahmane Mebtoul, économiste et expert international en management stratégique. l'expert ajoute que «la valeur de la masse monétaire de cette surliquidité n'est vraiment pas importante». Le Dr Mebtoul a ajouté que l'obligation du chèque de 500.000 DA, imposée par la Banque d'Algérie, vise à éviter le cumul de la masse monétaire sur le marché informel. Faute de tirer des leçons de l'expérience de la chute du pétrole en 1986, en plus de conséquences économiques négatives de la tragédie nationale, l'Algérie n'a toujours pas développé une politique économique hors hydrocarbures. A défaut de production locale, le phénomène de la surliquidité a permis, d'une part, la croissance des importations des produits, même s'ils ne sont pas vraiment nécessaires pour le marché national. D'autre part, il y a eu des augmentations des prix de manière vertigineuse, selon le Dr Mebtoul. «L'incapacité de transformer la surliquidité bancaire en richesses réelles pose toujours problème à l'économie du pays», a-t-il affirmé. Notre interlocuteur n'a pas hésité à revenir sur la maladie du Président Abdelaziz Bouteflika pour justifier la concentration des décisions qui relèvent normalement de la politique économique nationale. «Ça été toujours ainsi. Il suffit que le président ou un ministre change, ce sont toutes les politiques qui changent avec, en laissant l'institution au pouvoir de la personne en poste», a déploré le Dr Mebtoul. Nous sommes dans un système de politique économique de statu quo, a-t-il ajouté. Par ailleurs, pour rassurer les futurs promoteurs, le ministère des Finances a plaidé pour l'avantage que recèle la création de la Caisse des grands crédits à l'investissement dont l'enveloppe allouée est de 30 milliards de DA. Parmi d'autres mesures prises par le ministère des Finances en termes de réutilisation de la surliquidité bancaire, il serait question de l'accompagnement et développement des investissements. Un chiffre et non des moindres, reste celui de l'argumentation des crédits à l'économie, dont le montant se situerait autour des 1700 millions de DA, relève un document du ministère des Finances.