«Les prix sont trop chers. Même si on est commerçant, il suffit d'une fausse dépense pour ressentir la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens». Après avoir connu une baisse des prix plus au moins rationnelle durant la deuxième semaine du mois sacré de Ramadhan, le marché des fruits et légumes reprend sa flambée. «Il faut toujours penser aux parents chomeurs et autres pauvres salariés qui ont des enfants à nourrir, à habiller et à scolariser», a clamé hier, Mohamed Dimi, 50 ans, père de quatre enfants que nous avons interrogé au marché Ali-Mellah de la place du 1er Mai à Alger. La banane qui était à 150 DA, est passée à 250 et 350 DA/kg. Les pommes entre 300 et 350 DA, le raisin local à 250 DA. Les oranges locales, 260 DA, le produit d'importation 400 DA, le prix de la cerise 900 DA/kg et en ce qui concerne les prix de quelques fruits qui sont très demandés. S'agissant des légumes, même constat. Les prix ne cessent d'augmenter pour plusieurs facteurs et raisons qu'on avance. La salade est vendue entre 100 et 140 DA, la tomate entre 70 et 80 DA, la courgette, les carottes sont vendues entre 70 et 80 DA, la pomme de terre entre 35 et 50 DA pour ne citer que ces produits largement exposés dans les marchés des fruits et légumes. De son côté, Yazid Kerrouche, 50 ans, père de trois enfants, se plaint malgré lui, de la hausse des prix au point de ne plus comprendre la fluctuation continue des prix en ce mois de Ramadhan. «Même si on est commerçant, il suffit d'une fausse dépense pour ressentir la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen», a révélé Yazid qui se dit peiné en pensant aux personnes nécéssiteuses. De nombreux père de familles que nous avons interrogés, lors d'une virée effectuée dans différents marchés de la capitale, notamment Ali-Mellah place du 1er Mai, marché Meissonnier, marché Clauzel, à chaque fois, c'est la même réflexion qui revient. «Les prix sont trop chers», nous dit-on. Jetant la balle au marché de gros, les marchands de fruits et légumes endossent la hausse des prix aux grossistes des marchés de gros qui augmentent les prix. Contacté par téléphone, Mounir Ayad, directeur du marché de gros aux Eucalyptus rétorque «Les prix sont restés stables au marché de gros. A l'exception de quelques produits qui ont augmenté de 2%, telle que la courgette, le reste n'est que spéculation du marché du détail», selon M.Ayad. Hadj Tahar Boulounouar, porte-parole de l'Ugcaa, avance une autre version relative a la hausse des prix. Convaincu du déficit de la production du produit local, d'où la plus grande part des importations Hadj Tahar a révélé un déficit de 20% pour les légumes et de 40% pour les fruits, en plus de l'absence de facturation pour les produits d'importation, qui détermine la réalité des prix des produits. Redoutant le départ des ouvriers qui récoltent les produits durant les journées de la fête de l'Aïd, les marchands de détail et les familles, ne trouvent pas mieux que de stocker les produits pour répondre aux besoins durant les deux jours de fête, notamment d'où la règle de l'offre et de la demande qui influe sur les prix des produits