Sur les étals des marchés, la flambée des prix des fruits et légumes est une réalité. La grogne des ménages se fait sourde pour l'instant. Mais pour combien de temps ? De nombreux vendeurs approchés hier au marché Ali Mellah de Sidi M'hamed, à Alger, indiquent que «les grossistes sont les premiers responsables de la hausse des prix». Pour cela, un jeune marchand n'hésitera pas à proposer comme solution «la disparition de cette catégorie de grossistes aux visions peu humaines». Ils accusent les détenteurs des marchés de gros de ne point penser «au sort des millions de familles qui n'arrivent pas à nourrir leur progéniture convenablement». Un autre commerçant relève «le manque d'organisation des marchés de gros, particulièrement pour la fixation des prix». «C'est la spéculation qui règne», estime-t-il. Un vendeur d'une trentaine d'années argumente pour sa part que «les faibles précipitations sont à l'origine de la hausse des prix des fruits et légumes». Il signale que «plus la pluie se fait rare, plus les terres sont asséchées. Ainsi, le rendement est faible». Paradoxalement, un autre marchand pense que «le climat glacial de cet hiver dans certaines régions agricoles a ralenti la production». Le président de la commission des fruits et légumes relevant de l'Ugcaa, Djamel Djaâdoune, était aux abonnés absents. Nous avons maintes fois essayé de le contacter pour plus d'explication.Lors de notre virée au marché communal Ali Mellah, la pomme de terre était vendue sur les étals entre 45 et 55 DA, la laitue à 100 DA et les carottes à 40 DA. Les betteraves et les courgettes cédées entre 70 DA et 80 DA. La tomate était monnayée entre 70 et 100 DA, le kg d'aubergines à 120 DA et les oignons à 50 DA. Quant aux fruits de saison, le kilogramme de mandarines est cédé à 120 DA et les oranges à 80 DA. Les pommes rouges d'importation à 200 DA, tandis que les pommes locales à 170. Le prix du kilogramme de bananes n'a pas changé, il est entre 90 et 100 DA. Des citoyens interrogés affirment qu'«ils ne vivent pas, mais ils survivent». Une dame âgée, vraisemblablement exaspérée par la cherté des produits agricoles, n'a pas retenu ses mots. «Les chacals dominent tout dans notre pays. Comment voulez-vous aspirer au développement», s'interroge-t-elle. Un père de famille relève de son côté «la précarisation du peuple algérien qui ne trouve plus quoi manger, excepté la pomme de terre». «Notre alimentation n'est pas variée, c'est la raison pour laquelle nos enfants ont tous la jaunisse !», ironise-t-il, amer.