Selon des sources généralemnet bien informées et proches du RCD, il aurait déposé sa démission le 28 octobre à 11h. Il ne fait plus partie de la direction du RCD. Pouvons-nous expliquer la sortie de Saïd Sadi et le montage d'un scénario à la Orson Wells d'une tentative d'assassinat sur sa personne? Ainsi, pour éviter les remous médiatiques qu'aurait nécessairement entraînés cet événement grave qu'est le départ du n°2 du RCD en claquant la porte du parti, l'opinion doute des invraisemblances de la sortie médiatique de Saïd Sadi à propos d'un «attentat» qui n'a pas fini de dévoiler tous ses secrets. Pour éviter sa déconfiture, celle d'un leader sans envergure réelle en Kabylie, avec la défection d'un homme aussi important que Amara Benyounès, le Dr Saïd Sadi, par ses petites astuces, nous invite à considérer que les remous à l'intérieur de sa formation seraient l'oeuvre du DRS. En reprenant, à son compte, la formule qu'il fustigeait naguère dans la bouche de son rival et maître Hocine Aït Ahmed, le n°1 du RCD n'escomptait pas moins amortir le choc qu'entraînerait la démission de Amara Benyounès issu d'une famille honorable et respectable de Aïn El-Hammam. De l'avis de nombreux observateurs, Amara Benyounès a été le véritable artisan de l'ascension du RCD depuis sa naissance, en février 1989. Ministre de la Santé puis des Travaux publics, Amara Benyounès a fait montre de qualités humaines et professionnelles très appréciées. Tout le monde s'accorde à dire que son action au sein du gouvernement et de la coalition a rendu d'innombrables services au pays. Benyounès avait réussi à sortir le RCD du ghetto kabyle pour en faire un parti d'envergure nationale, moderne et crédible avant le «crash» de cette semaine. Nul doute que l'avenir politique de Amara Benyounès est loin d'être compromis, car beaucoup d'appareils et d'institutions ne tarderont pas à le solliciter, d'autant plus que les prochaines législatives constitueront l'occasion idéale pour qu'il puisse remettre le pied à l'étrier. En Kabylie, la population est outrée par la gamberge politique du leader du RCD d'autant plus que l'histoire de Amar Amenouche était connue depuis trois semaines. Il n'avait fait, à ses proches et aux visiteurs venus s'enquérir de son état de santé, après l'agression dont il était victime, aucune déclaration corroborant la thèse développée par Saïd Sadi au forum d'El Youm. «Ce qui est grave dans cette affaire, dont l'objectif est une simple diversion, affirme un ancien proche collaborateur de Saïd Sadi, est le fait de mettre en danger la vie d'un militant qu'est Amar Amenouche.»