Malgré l'éclatement de son parti, le Dr Saïd Sadi espère trouver son salut en accusant les éléments du DRS. Il détaille, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à Tizi Ouzou, les contours d'un complot dont l'objectif était de l'effacer physiquement de la scène politique nationale. Il accuse la justice de vouloir étouffer la tristement célèbre affaire de l'attentat qu'aurait planifié le DRS contre sa personne. Cette sortie médiatique «spectaculaire», a été décidée selon des sources proches du RCD, en concertation avec son frère Hand Sadi, non pas seulement pour faire oublier les remous qui secouent le RCD, mais surtout pour reprendre langue avec Daniel Vaillant par l'intermédiaire de Djouher Abouda (groupe Djurdjura), comme ce fut le cas en 1997. Pour rappel, les premiers contacts entre Saïd Sadi, Lionel Jospin et Daniel Vaillant remontent à 1996. Mais les tentatives du n° 1 du RCD de faire partie coûte que coûte de l'Internationale socialiste ont toutes alors échoué pour cause de maladresses de Saïd Sadi. Si elle n'est que très rarement évoquée, cette rencontre organisée naguère par Hachemi Souami et la chanteuse Djouher Abouda, explique en partie la sortie médiatique de Saïd Sadi. Nul ne doute en ce moment, en Kabylie, qu'en faisant de Amara Benyounès «un bouc émissaire», le n° 1 du RCD ainsi que son frère Hand Sadi réaffirment leur volonté de s'intégrer à l'IS. Interrogé à ce propos, un cadre du RCD affirme n'avoir pas «compris comment l'IS peut s'encombrer d'un cadavre qui a accommodé son propre parti à toutes les sauces du pouvoir (...). C'est une entreprise à haut risque pour Daniel Vaillant et ses amis». «Nous sommes au bord de l'abîme», déclare, par ailleurs un autre responsable de l'exécutif du RCD au moment où il tentait de renouer avec les promoteurs du MAK à l'occasion de la marche d'Ighil Imoula.