Ça y est! C'est parti! Le projet de la place portant la stèle de Saïd Mekbel prend forme en plein centre-ville de Béjaïa. La première pierre a été posée hier par le chef de l'exécutif de wilaya en présence du maire de la ville et de nombreux journalistes et correspondants de la wilaya de Béjaïa. Saïd Mekbel, ce journaliste natif de Béjaïa, a été, pour rappel, assassiné le 3 décembre 1994. Il aura donc un buste à son effigie dans sa propre ville natale. Il trônera au milieu de la place forte de 500 mètres carrés, située entre le siège de la wilaya et le bloc administratif, au niveau de la cité Rabéa. Il sera visible de partout comme s'il prenait la revanche sur ses bourreaux, commentera le président de l'Ajcb, une association pionnière de l'idée même d'honorer cette grande plume, il y a de cela deux années, par la création du Grand Prix Mekbel pour les meilleurs écrits de l'année. Un prix que l'association s'engageait à financer par les propres moyens des journalistes et correspondants locaux, une manière de souligner l'indépendance du journaliste de toutes les influences. Ce n'est qu'après, que d'autres intervenants de la corporation font une proposition aux représentants des pouvoirs publics d'ériger une stèle en sa mémoire. Cette demande sera soutenue, par la suite, par la première association des journalistes et correspondants de Béjaïa jusqu'à l'attribution du contrat d'étude et de suivi au bureau d'études Synapse Architectes. Parallèlement l'Ajcb se démêlera pour honorer une autre grande plume locale. Hier, elle a obtenu un accord de principe pour la réalisation d'une autre stèle à l'effigie de Omar Ourthilane au niveau de la deuxième ville de la wilaya, en l'occurrence Akbou. Saïd Mekbeln ce célèbre billettiste du journal Le Matin, publiait un dernier billet étrangement prémonitoire, intitulé «Ce voleur qui...», où la mort guettait le journaliste rasant les murs. C'était la veille de son assassinat. Le lendemain samedi, il sera criblé de balles dans un restaurant, à deux pas du siège de son journal, dans le quartier d'Hussein Dey. De son vivant, Saïd Mekbel était déjà l'une des figures de la presse algérienne. Une position qu'il ne devait qu'à la seule force de son immense talent.