«le ministère des Affaires étrangères rejette toute utilisation des sacrifices consentis par le peuple algérien à des fins de surenchère politique par d'autres pays pour justifier leur immobilisme.» «La liberté et la démocratie instantanées peuvent avoir l'effet d'un séisme dans un pays. Que se passerait-il si une majorité d'extrémistes l'emportait au parlement? La tragédie algérienne dure depuis 12 ans.» Ces propos sont ceux du président égyptien, M.Hosni Moubarak, qui conteste ainsi le plan de démocratisation du monde arabe prôné par l'administration des USA. Cependant, comme l'a fait remarquer un observateur de la scène internationale, «le président égyptien, voulant défendre sa quasi-autocratie sur son peuple, se trompe de cible en mettant en avant l'exemple algérien et c'est ce qui a fait réagir, hier, les services du ministère des Affaires étrangères», dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Dans celui-ci, il est mentionné noir sur blanc que «le ministère des Affaires étrangères rappelle que l'Algérie s'était engagée dans un processus de démocratisation sans aucune contrainte extérieure puisant dans ses propres repères historiques, sociologiques et culturels la forme et la nature de son système politique». Le département de M.Abdelaziz Belkhadem a fait allusion dans son communiqué au fait que le président égyptien est «rétif au progrès démocratique que l'humanité ne cesse de réaliser dans son évolution». Les propos du président égyptien sont, aux yeux des responsables de la diplomatie algérienne, une manière de justifier son «attitude réfractaire à la démocratie par des difficultés auxquelles l'Algérie a dû faire face dans la construction d'un système conforme aux aspirations de son peuple». En outre, ajoute le communiqué, «le ministère des Affaires étrangères rejette toute utilisation des sacrifices consentis par le peuple algérien à des fins de surenchère politique par d'autres pays pour justifier leur immobilisme».