Une occasion pour rendre visite aux vivants et se rappeler des disparus. Comme chaque année, la célébration de la fête de l'Aïd El Fitr se veut une occasion pour toutes les familles algériennes de se regrouper. Il est aussi une occasion de se rappeler nos proches disparus, nos malades et aussi les personnes abandonnées par leurs familles. La société algérienne est encore attachée au respect de ses coutumes et traditions ancestrales. En effet, une ambiance conviviale et chaleureuse est ressentie au cours des deux jours de l'Aïd. La visite des cimetières qui reste l'une des pratiques rituelles a fortement caractérisé cette occasion religieuse. En fait, les Algérois n'ont pas attendu jusqu'au deuxième jour de l'Aïd pour se rappeler de leurs proches défunts. Les cimetières d'Alger surtout, ont été ouverts juste après la prière de l'Aïd. Des centaines de milliers de personnes sont venues pour se recueillir à la mémoire des proches disparus et déposer des bouquets de fleurs sur leurs tombes. La présence de toute cette foule a causé beaucoup d'embouteillage devant les entrées des cimetières à l'instar de celui d'El Alia ou encore d'El Kettar où le parking était comble. Certains visiteurs ont affirmé que la visite de leurs proches disparus, le jour de l'Aïd, reste une pratique sacrée. Ainsi, les autorités chargées de gérer les cimetières ont pris toutes les mesures, notamment sécuritaires pour faciliter les visites à cette occasion. Aussi, l'Aïd est une occasion propice pour se rappeler des personnes abandonnées par leurs familles ainsi que les personnes âgées. Tout a été fait pour rendre le sourire à cette frange sociale très sensible. Au centre des personnes âgées de Dély Ibrahim à Alger, des familles des quatre coins du pays sont venues dès les premières heures du premier jour de l'Aïd El Fitr pour visiter leurs pensionnaires et leur souhaiter une bonne fête de l'Aïd. Distribuant des cadeaux symboliques, des associations ont marqué également un acte de solidarité avec les personnes âgées en créant une ambiance conviviale. «Nous rendons des visites régulières à ce centre tout au long de l'année pour rendre le sourire aux personnes âgées, notamment celles abandonnées, et ce, pour leur éviter de se sentir seules, séparées du monde extérieur, particulièrement en cette fête de l'Aïd El Fitr», a souligné Mme Nacéra, présidente d'une association d'aide aux personnes âgées et malades. Certes, l'Etat a bien pris en charge ces personnes fragiles qui ne manquent absolument de rien, mais pas leurs enfants et leurs familles qui les ont abandonnées. C'est la tristesse de la séparation avec leurs proches qui les rend triste. Pareillement, les établissements hospitaliers ont connu un mouvement exceptionnel à l'occasion de l'Aïd El Fitr. De vastes opérations de solidarités avec les malades ont marqué le premier jour de l'Aïd. Des familles ont visité les malades et leur ont offert des roses, des jouets et des vêtements. Les Scouts musulmans algériens, les associations et autres organismes ont créé une ambiance exceptionnelle au sein de différents centres hospitaliers. Les enfants ont été particulièrement heureux avec les cadeaux et bonbons qu'ils ont reçus ainsi que par la présence des clowns qui ont apporté un peu plus de joie. De simples citoyens ont aussi pris part à cette bonne initiative de donner un peu de joie aux malades. Ces bonnes pratiques qui se répètent à chaque occasion prouvent que la société algérienne est encor solidaire.