L'installation de 120 transformateurs électriques à travers la wilaya de Annaba, sur un total de 6 000 à l'échelle nationale, n'a pas permis de mettre un terme aux délestages qu'endurent les habitants depuis le mois de juillet. Il ne se passe pas un jour sans qu'une commune ou localité de la wilaya de Annaba ne soit plongée dans le noir et ce, pendant plusieurs heures. El Bouni, Sidi Amar ou encore El Hadjar et Kharaza sont parmi les quartiers qui connaissent ces coupures récurrentes. Une situation qui, notons-le, a fini par agresser les populations déjà éprouvées par le jeûne et les fortes chaleurs. Ce qui ne manque pas de générer le mécontentement des populations qui n'ont d'autre choix que de recourir aux mouvements de protestation. Les manifestants dressent des barricades et brûlent des pneus pour barrer les voies de circulation. Même les bacs à ordures de la commune d'El Bouni, acquis pour près de 500.000 DA, n'ont pas échappé au feu de la contestation par la faute de Sonelgaz. «Les coupures répétées de l'énergie électrique nous causent des pertes sèches en produits alimentaires et un énorme préjudice» se plaignent des bouchers, boulangers, crémiers et autres commerçants de produits périssables. D'autres personnes que nous avons rencontrées évoquent, elles aussi, les désagréments auxquels elles font face à chaque ascension du mercure. «Nous sommes fatigués. Ces coupures récurrentes et ces chutes de tension doivent cesser. Elles nous ont coûté cher en appareils électroménagers. Sonelgaz est une entreprise dont les salaires des employés sont assurés par les clients. D'où la nécessité de faire montre d'un minimum de respect pour ces derniers. Elle ne devrait pas ignorer cette donnée. Sinon, ça devient un manquement au service public et disons-le clairement, un mépris pour l'abonné», pestent ces personnes visiblement très énervées. Il est vrai que les coupures à tout bout de champ affectent, non seulement les produits alimentaires, mais causent des désagréments aux bébés, aux personnes âgées et aux malades chroniques notamment, par manque de climatisation, mais surtout les détériorations de machines à laver, réfrigérateurs, climatiseurs et autres appareils électriques. Ce sont des populations très pénalisées par ces délestages qui peuvent durer entre 3 et 8 heures, parfois 24 heures pour centaines zones éloignées. Et pourtant, on croyait que l'Algérie était le premier fournisseur d'électricité pour la Tunisie. Les deux tiers du territoire tunisien est alimenté en énergie algérienne, soit 80% de la consommation tunisienne en électricité provient de l'exportation algérienne. A en croire ces chiffres, on conclut que la satisfaction nationale en énergie électrique est à 100%. Pourtant, le ministre de l'Energie et des Mines avait promis au mois de mars dernier, à l'Assemblée populaire nationale (APN) que l'été 2013 sera sans délestage d'électricité à la faveur de la mise en production de 2800 MW supplémentaires qui devraient couvrir la demande grandissante en cette énergie. Les délestages auxquels ont recouru ses services en 2012, notamment dans l'est et le sud-est du pays et qui étaient à l'origine d'une vague de protestations dans ces régions, ne se reproduiront pas cet été grâce à ces nouvelles capacités qui représentent, selon M. Yousfi, une évolution de 20% en termes de production par rapport à l'année précédente. Malheureusement, le déséquilibre entre l'offre et la demande n'a pas été résolu, et le délestage a encore de beaux jours devant lui.
