Les secours en mer ont recueilli depuis samedi dans le détroit de Gibraltar près de deux cents immigrants qui tentaient de gagner l'Espagne, l'une des portes d'entrée vers l'Europe pour l'immigration africaine, dans un nouvel afflux qui semble lié à l'été et à la fin du Ramadan. Lundi, 59 immigrants clandestins, à bord de neuf embarcations de fortune, ont été recueillis par les secouristes espagnols, soit 196 en trois jours. Parmi ceux arrivés lundi se trouvaient trois femmes, dont l'une qui est enceinte. Les services de sauvetage ont souligné que le détroit est actuellement balayé par un vent de force 8, qui soulève une mer forte et rend la zone encore plus dangereuse pour ces immigrants embarqués dans de petits canots pneumatiques. Ces mauvaises conditions n'ont pas dissuadé les immigrants, dont les arrivées se multiplient depuis la semaine dernière. 92 personnes ont été secourues samedi et 45 (bien 45) dimanche. Selon le ministère de l'Intérieur, cette recrudescence des tentatives de passage est à rapprocher en partie de la fin du mois de jeune musulman de Ramadan. « Cette fin de semaine, le Ramadan était terminé depuis peu et cela est un facteur ayant pu jouer », a indiqué une porte-parole du ministère. « C'est un élément parmi tout un éventail », a-t-il ajouté, soulignant que l'été est traditionnellement propice à ces traversées. Une fois récupérés au large par les vedettes du secours maritime, les immigrants sont transportés jusqu'au port de Tarifa, à l'extrême sud de l'Espagne. La Croix Rouge leur offre alors des couvertures rouges ainsi « qu'une première aide d'urgence, comme des vêtements secs et de la nourriture », explique Miguel Garcia, porte-parole de la Croix Rouge à Tarifa. Les immigrants sont ensuite remis à la Garde civile et à la police qui les transfèrent vers des centres de rétention. Ce week-end, les arrivées « ont été un peu plus nombreuses que la normale, mais la Croix Rouge est préparée. On ne peut pas parler vraiment de surprise ni de débordement, ni rien de ce type car il n'a pas été nécessaire de demander des renforts à d'autres provinces », a affirmé le porte-parole. Depuis le début de cette année cependant, « il y a eu environ 875 personnes prises en charge par la Croix Rouge » à Tarifa soit « le double du nombre pris en charge à fin août de l'année dernière », a-t-il ajouté. En 2012, a-t-il remarqué, « les mois de plus forte activité ont été ceux de septembre et octobre, ce qui signifie que nous ne pouvons pas écarter que le flux continue ». Sur l'ensemble de 2012, 3.804 immigrants avaient atteint les côtes espagnoles par la mer, selon le ministère de l'Intérieur. A ces arrivées maritimes s'ajoutent les tentatives de gagner le sol européen par la voie terrestre, en pénétrant dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, à l'extrémité nord du Maroc, les deux seules frontières terrestres entre l'Union européenne et l'Afrique. Régulièrement, des groupes allant jusqu'à plusieurs centaines de personnes donnent l'assaut à la frontière grillagée séparant le Maroc de Melilla.