«Un fichier a été élaboré portant les noms de mendiants qui ont été arrêtés par les services de la sûreté de wilaya.» La chasse contre les mendiants est-elle déclenchée dans une ville socialement en dégradation constante? Les derniers bilans fournis par les services de l'assistance sociale relevant de la direction sociale de la wilaya d'Oran font état de près de 700 mendiants et SDF qui ont été «ramassés» et placés dans les maisons spécialisées dont entre autres, les structures réservées à cet effet, en l'occurrence Diar Rahma. De telles opérations ont été effectives grace au concours des services de la police, services sociaux et le Samu d'Oran. Ce n'est pas tout. La lutte contre la propagation de la mendicité continue à constituer le centre principal des sorties des agents de la direction sociale. Ces derniers ont, tout en ne donnant pas le bilan exact, indiqué que plusieurs dizaines de personnes ont été traduites devant les tribunaux, ces personnes sont poursuivies de mendicité alors qu'elles ne sont pas dans le besoin. A l'issue de leurs différentes opérations, les services sociaux ont pu intégrer plus d'une soixantaine de personnes dans le monde du travail comme ils ont pu apporter assistance à une trentaine de personnes en leur assurant leurs médicaments. D'autres ont été pris en charge en les plaçant dans le centre de Sidi Chahmi. La direction de l'action sociale d'Oran semble plus que jamais déterminée à combattre ce fléau et ce, conformément au programme de lutte contre la mendicité basé sur deux aspects que sont la dissuasion et la prévention. La mendicité, sous toutes ses formes, a pris de l'ampleur ces derniers mois. Beaucoup d'imposteurs, ayant pourtant toutes les possibilités de vivre dans la dignité en travaillant, ne trouvent rien de mieux que d'exploiter des enfants. «Pour ceux-là, nous ne pouvons qu'appliquer contre eux toutes les lois de la République qui s'imposent», a-t-on appris auprès des sources proches de la direction de l'action sociale et ce, ajoute-t- on, dans le cadre des mesures de dissuasion en lançant des poursuites judiciaires à leur encontre. Et d'ajouter qu' «un fichier a été élaboré portant les noms des mendiants qui ont été arrêtés et traduits par les services de la sûreté de la wilaya». Les services de l'action sociale sont, contre toute attente, plus que déterminés à prendre des mesures radicales, quitte à poursuivre en justice des parents exploitant leurs enfants. «Des sanctions très sévères seront prises contre les parents qui exploitent leurs propres enfants à des peines d'emprisonnement, de retrait des enfants aux parents et leur placement dans des centres spécialisés afin de les protéger tout en garantissant leur sécurité», ont expliqué nos sources. Le recours à cette voie est plausible du moment que la prévention contre le phénomène de la mendicité professionnelle connaît de nouvelles dispositions pour lutter contre ce fléau social. Ainsi, ajoute-t-on «la direction de l'action sociale vient de consolider le dispositif de lutte contre les réseaux de mendicité professionnelle utilisant des enfants» et d'ajouter qu'«une cellule de wilaya a été mise sur pied (par cette direction) pour engager des poursuites judiciaires contre les mendiants professionnels». La chasse aux mendiants professionnels est donc ouverte avec l'appui de tous les textes concoctés à l'effet de juguler la mendicité. Un de ces textes prévoit de lourdes sanctions allant jusqu'à des peines de prison pour les parents qui se servent délibérément de leurs enfants. La mendicité a explosé ces derniers jours, notamment avant et pendant le mois sacré de Ramadhan. Des mendiants professionnels ont constitué de véritables réseaux qui utilisent les enfants pour attirer la compassion et l'indulgence des passants. Ce phénomène est perceptible dans les rues Khemisti, Larbi-Ben M'hidi et pratiquement un peu partout dans les coins, recoins et artères principales de la ville.