Dans cette pièce assez loufoque, le rire était au rendez-vous, principalement celui de la gent féminine... «L'habit ne fait pas le moine» dit l'adage. Et pourtant si, si l'on se réfère à la pièce de théâtre El Bedla el beïda (le costume blanc), présentée en avant-première, lundi après-midi, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi et ce, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. En effet, être vêtu de ce costume blanc, d'une blancheur immaculée, va changer la vie des quatre personnages principaux de la pièce: un tailleur et trois chômeurs: Danidan, Bouchemla, Khiar Enas et Djidji. Ces derniers tombent littéralement amoureux de ce costume dès qu'ils le voient en vitrine. N'ayant pas d'argent, ils se débrouillent néanmoins la somme pour en acheter un. Un costume qu'ils se passeront chacun son tour. C'est Danidan qui a l'honneur et le privilège de le porter en premier. Il fera immédiatement bon effet sur une passante qui, avant de partir, lui glisse hâtivement un baiser sur la joue. Lui, tressaille de bonheur et faillit tomber à la renverse, n'étaient ses acolytes qui le soutiendront. Puis vint le tour de Bouchemla. Ce dernier se surprend dans ses phantasmes à se prendre pour le président de la République: «Notre mot d'ordre à la prochaine élection est séduire, convaincre!» dit-il. Khiar Enas est campé par un jeune danseur qui, le costume sur le dos, lui donnera des ailes, des envies de danser, de tournoyer en compagnie de deux jeunes et belles demoiselles. Il lui fait perdre la raison : «Khiar Enas s'est perdu dans le costume», s'exclame-t-il. Pour Djidji, c'est plus compliqué. Il a fallu d'abord le laver car il pue. Djidi avant de le porter et partir se pavaner avec, doit apprendre les consignes à tenir: ne pas s'asseoir par terre, ne pas passer sous les arbres à cause des oiseaux, ne pas fumer, ne pas boire... Mais Djidji, dès qu'il met les pieds dans un night-club oublie tout et part s'amuser avec les deux femmes du bar. Ne pouvant rester loin sans le surveiller, les trois lurons vont le suivre jusqu'à l'intérieur du bar. Djidji en s'enfuyant, fait un accident de voiture. Si le costume n'a rien, lui par contre est bien amoché.On le conduit à l'hôpital non sans lui avoir ôté ce fameux costume pour qu'il ne soit pas sali ou découpé. Dans ce moment dur, l'amitié de nouveau se resserre. Dans cette pièce assez loufoque, le rire était au rendez-vous. Les filles en force dans la salle ne se faisaient pas prier pour s'esclaffer, lancer des youyous et applaudir. Elles s'en donnaient à coeur joie. C'était bien là leur fête. Et qui dit fête des femmes, dit plus de liberté que d'habitude. On aimerait bien voir ça plus souvent...De Ray Bradbury, la pièce El Bedla el beïda est adaptée par M'hamed Ben Guettaf et mise en scène par Hamid Ramas. La générale de la pièce a eu lieu jeudi dernier et a été présentée de nouveau hier à 15h.