A 20 ans, il trouve son exutoire, son moyen d'expression sur les tréteaux... Outre ses études en informatique, Imad emploie son temps libre à s'adonner à sa passion, le théâtre. Il est depuis 4 ans au sein de l'association culturelle Mustapha-Kateb, dirigée par Nouredine Oughlissi et Farid Daoudi, alias Momo (de Momo et Farfour). «Au début, nous étions une troupe d'une douzaine de jeunes âgés entre 16 et 17 ans et nous voulions créer une petite troupe de théâtre amateur travaillent ré mal gré au théâtre», dit Imad, avec dépit. Et de poursuivre: «Nous avons dû faire face à de nombreux problèmes, notamment le manque de salle pour répéter, de subventions, donc pas de moyens pour monter un décor, confectionner des costumes. On s'est dit qu'on allait pouvoir travailler tout de même avec les moyens du bord et arriver à monter un pièce d'art dramatique.» Pour répéter, Imad et ses amis se retrouvaient souvent dans des cafés. On finit par leur octroyer une minuscule salle, mais cela devenait insupportable. «On a décidé finalement de monter des spectacles pour enfants.» L'on croyait ainsi attirer l'attention des organisateurs des pièces de théâtre. En vain. L'association Mustapha-Kateb monte APS, une pièce écrite il y a 2 ans par Nouredine Oughlissi, pour les enfants et montée en l'espace de 3 mois sans grands moyens. «Juste de quoi combler le vide de la scène.» APS sera présentée deux fois à la salle Ibn-Khaldoun et à la Maison de jeunes à El-Madania. La pièce, à caractère éducatif et psychologique, parle du bien et du mal. Sans grand succès, la troupe commence à se vider de ses éléments d'autant plus qu'elle continue à faire face à beaucoup de difficultés, particulièrement le manque de moyens. «Quand je vais voir un responsable, je lui dis que j'ai une pièce de théâtre pour enfants, il hésite un instant parce que ce n'est pas un spectacle pour jeunes. Ensuite, il voit le thème et il déclare que les enfants n'aiment pas les pièces de théâtre, ils préfèrent les clowns...» Alors, sans baisser les bras, Imad se résigne à faire le clown en attendant d'avancer dans ses projets, persuadé, en réalité, que les enfants aiment les pièces de théâtre, seulement, dit-il, «ils n'y sont pas habitués». Dans la peau du clown, Imad évoluera cette année au côté de Farfour, et on a pu le voir en tant que Milo dans l'émission Haya ya Atfal, qui passait tout les lundis après-midi. Il confie toutefois avoir beaucoup appris avec Momo et Farfour. «Eux-mêmes ne se considèrent pas comme des clowns car un clown ne parle pas. Or, les nôtres passent leur temps à parler. Ce sont plus des animateurs que des clowns a, proprement dit.» Contacté par l'association artistique Chrysalide, Imad a pu montrer, une fois n'est pas coutume, son talent de comédien au printemps dernier devant un parterre d'«adultes» enthousiastes. C'était au Diwan café, sis à Val d'Hydra, où Imad a présenté, aux côtés de la jeune et talentueuse Inas Cheriet, un extrait de raï El noudjoum du Tunisien Ali Douadji. «C'était ma première expérience sur scène devant un public ça a bien marché. En tout cas le public était satisfait et nous aussi.» Certes, une belle expérience, mais qui gagnerait à se renouveler. Imad a eu à animer également cette année plusieurs spectacles avec marionnettes, notamment à la médiathèque pour enfants Réda-Houhou, et ce, pendant 6 mois, chaque jeudi et vendredi. Cela n'était pas pour l'enchanter vraiment, Imad, lui, continue à rêver de s'épanouir un jour et à s'affirmer en trouvant sa voie en tant que comédien de théâtre. En attendant Imad se bat en affûtant ses armes par tous les moyens pour qu'enfin son voeu soit exaucé. Un fait que Imad tient à signaler, la différence entre lui et les professionnels, notamment, ceux sortant de l'Inadc: «Ceux-là, font du théâtre pour de l'argent contrairement à celui qui en fait en tant qu'amateur et qui veut être sur les planches par amour de cet art avant tout», et d'expliquer: «Celui-là ne recherche pas forcément à gagner de l'argent», constate Imad avec regret. Cependant bien confiant en son avenir et ses projets qui attendent d'être concrétisés, notamment pour la rentrée, Imad croit dur comme fer en sa passion. Il n'est pas près de lâcher prise. On ne peut que lui souhaiter de la persévérance et bonne chance!