L'association est en train de mener un combat contre la culture de l'oubli. C'était mercredi soir, à l'hôtel Sheraton, la grande fête du football. A l'initiative de l'Association nationale des anciens footballeurs algériens (ANAFA), tout ce que ce sport compte comme générations de footballeurs, de dirigeants, d'entraîneurs, de personnalités et de journalistes a été honoré. Tout le monde? Non, car l'entreprise était déjà gigantesque et les concepteurs du projet, Mustapha Kouici et Ali Bencheikh, n'avaient pas la prétention de décerner des distinctions à tous les membres de la famille du football de l'indépendance à nos jours. Cela est impossible car il faut des moyens incommensurables que les deux ex-joueurs internationaux ne pouvaient atteindre. Et par moyens, entend le financement. Kouici et Bencheikh ont pu avoir des sponsors et c'est tout à leur honneur d'avoir pu rassembler un nombre impressionnant d'anciennes gloires du football algérien. Il y avait là des gens qui ne s'étaient plus vu depuis plus de 25 ou 30 ans et qui avaient, à l'époque, l'habitude de se rencontres sur tous les terrains du pays. La liste est longue des joueurs qu'on a honorés. Il y avait là des ex-internationaux mais aussi des joueurs qui ont marqué de leur empreinte l'histoire du championnat national de football. Il y avait là aussi les membres de l'équipe du FLN, pas tous mais les présents parlaient au nom de ceux qui n'avaient pu venir. On a honoré l'équipe nationale au fil du temps, celle de 1975, médaillée d'or des jeux Méditerranéens, celle de 1978 médaillée d'or des jeux Africains, celle de 1982 qui a participé au Mondial espagnol et celle de 1990 vainqueur de la CAN et de la coupe afro-asiatique des nations. Des dirigeants, des personnalités et des journalistes ont eu eux aussi leur part de distinctions car eux aussi ont contribué à l'essor de la discipline. Bref, une grande soirée qui marquera l'histoire et qui demande à être renouvelée. Bencheikh et Kouici ont promis que si les moyens suivaient, ils seraient capables d'honorer tous ceux qui ont été oubliés. A ce propos, les deux ex-compères de l'équipe nationale ont fait valoir le slogan de leur association qui est «Pour que nul n'oublie». Et la culture de l'oubli, ils entendent la combattre. Il y a, malheureusement, eu un ratage ce mercredi soir. Aucun représentant du MJS n'a daigné y assister. Les bureaucrates du sport pensent détenir le savoir alors que le sport n'est rien sans ses acteurs. Le ministre absent (il était au Soudan) aurait pu être représenté. Personne n'est venu. Par contre, le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua, lui aussi à l'étranger, a eu la délicatesse de se faire représenter et même d'adresser un message par l'entremise de M. Mohamed Mechrara.