Retrouvailles n C'est devenu un rituel. Chaque mois de juillet, on se retrouve entre «potes» pour faire la fête, honorer les anciens et donner l'exemple aux enfants. Ils se sont promis des retrouvailles chaque année, ils l'ont fait, il y a quelques jours, avec faste. Avec les moyens du bord, l'association El-Amel (L'Espoir), qui active depuis seulement quelques années à Haï El-Badr, quartier populaire à équidistance de Bachdjarah et de Kouba, a honoré récemment les anciens du quartier ainsi que ses plus brillants élèves qui, une année durant, ont su concilier sport et scolarité. Placée sous le signe «Tous contre la culture de l'oubli», cette manifestation, à laquelle étaient conviés des personnalités du sport ainsi que des responsables locaux, constituait, selon le président de l'association, Kheiredine Ferroukhi, «le passage de témoin entre l'ancienne et l'actuelle génération et aussi une occasion pour ne pas oublier les anciens qui ont énormément donné à leur quartier». Parmi eux, le toujours jeune Boualem Kébir auquel un jubilé plein d'émotion a été consacré. Cet ancien footballeur, aux qualités unanimement reconnues, s'est dit «ému et honoré d'être devenu un exemple». L'autre grand moment inoubliable fut l'allocution prononcée devant une assistance silencieuse en l'honneur de Mouloud Abdelemeziem, ancien directeur d'école, qui, aujourd'hui, s'est armé de courage pour lutter contre la maladie. «Il était notre deuxième père», dit fièrement M. Ferroukhi. «Nous sommes là pour lui dire notre reconnaissance», renchérit Mohamed Kisrane, un membre influent de l'association El-Amel. Et pour écrire continuellement l'histoire, les organisateurs de cette fête, richement colorée, ont offert des coupes et des médailles aux élèves studieux qui ont réussi, avec abnégation et sérieux, autant sur le plan scolaire que sportif, dans une parité sans faille. Ravis de ce clin d'œil, les enfants primés ont promis de revenir l'année prochaine avec des carnets de notes beaucoup plus brillants, quitte à se lancer dans une rude émulation entre camarades de classe, et ce, pour étoffer leur palmarès en coupes et médailles. «Il n'y a pas meilleure stimulation pour les enfants que ces distinctions de fin d'année. Les petits l'ont compris», déclare Merzak Kaddache, un autre membre de l'association. Les accolades et les moments de communion passés, les présents ont promis de revenir l'an prochain pour que la fête continue.