Accompagnés de quelques dizaines de jeunes militants, les conférenciers voulaient s'adresser à la population. L'affrontement a été évité de justesse, ce jeudi à Souk El-Had, dans la commune de Timizart, à quelque quarante kilomètres au nord-est du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. Le centre culturel Youcef Oukaci de Souk El-Had devait recevoir une délagation du RCD composée du responsable du bureau de wilaya de Tizi Ouzou, M.Ahmed Aggoune, du Dr.Mouloud Lounaouci, cadre du RCD et de Nourredine Aït-Hamouda pour une conférence-débat. Accompagnés de quelques dizaines de jeunes militants, les conférenciers voulaient s'adresser à la population de Timizart, faisant partie des Ath-Djennad, arch natal du Dr Saïd Sadi. Avant le début de la conférence prévue pour 15h00, des jeunes venus en renfort des villages alentour ont pris «possession» du centre culturel, brûlé des pneus dans la cour du centre, et montré leur hostilité et à la présidentielle et au choix de ce parti. La tension était extrême. Des adultes se tenant un peu à l'écart, observaient la scène avec beaucoup d'appréhension quant à l'évolution de ces événements. Les risques d'affrontement étaient perceptibles. A souligner que le 26 février dernier, le mouvement des archs, aile dialoguiste, avait tenu dans la même salle, un meeting antivote. Ce qui, sans doute, a encore plus excité les jeunes. Aussi, dès leur arrivée sur les lieux, les conférenciers sont accueillis par la foule surexcitée et scandant : «Ulac l'vote!» et «Retournez d'où vous venez !» Les manifestants n'ont pas laissé les conférenciers pénétrer dans la salle. Une salle au demeurant, mise sens dessus-dessous. Le Dr Louanouci voulant s'adresser à la foule, monte sur une terrasse d'un local voisin. A peine a-t-il entamé sa harangue que les manifestants le huent et l'invitent à «quitter les lieux, avec ses accompagnateurs !» On essaie de palabrer, en vain. Les esprits s'échauffent de part et d'autre. Au milieu de ces palabres, quelques cocktails molotov sont jetés et la fumée âcre et noire des pneus brûlant renforce l'effet de tension. Finalement, la délégation du RCD quitte les lieux, jurant toutefois de «revenir, tenir une activité à Ath-Djennad!» Pour les jeunes manifestants; «Il n'est pas question de l'élection à Ath-Djennad, tant que la plate-forme d'El-Kseur n'est pas satisfaite!» Un autre de renchérir: «Lors des scrutins précédents (législations et locales Ndlr), ils (le RCD ndlr) applaudissaient et nous encourageaient lorsque nous brûlions les urnes. Qu'ils ne viennent plus maintenant jouer les vierges effarouchées...». Pour un militant du RCD, «ce qui s'est passé à Souk El-Had, est un précédent grave...Pareils agissements sont le fait des dialoguistes, chargés de mission par Ouyahia pour...assurer un second mandat à Bouteflika!» Alors que pour les archs d'Ath-Djennad: «Tout a été fait pour éviter les dérapages. On a appelé au calme, mais l'arrivée de nombreux fourgons bondés de militants «transférés» d'ailleurs, est perçue comme une provocation.» Ce qui explique la colère des citoyens!