«En ce qui me concerne, s'ajoute le chagrin tout particulier que je ressens devant la perte d'un ami de longue date, cher à mon coeur, et dont je salue ici avec émotion la mémoire», a relevé le chef de l'Etat. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présenté, hier dans un message ses «sincères condoléances» à la famille et aux proches de l'avocat du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre de Libération, Me Jacques Verges, décédé jeudi dernier à Paris à l'âge de 88 ans. «C'est avec une très grande tristesse que j'ai appris le décès de notre valeureux compagnon de lutte, Maître Jacques Mansour Vergès, ardent militant anticolonialiste, éminent avocat qui a marqué de son empreinte l'histoire du barreau et a apporté une inestimable contribution à la lutte de libération de l'Algérie, notamment à travers le brillant et courageux combat qu'il a mené dans le cadre du collectif des avocats du FLN», a écrit le président de la République dans son message. «Au-delà de sa finesse d'esprit et de son talent oratoire, Jacques Mansour Vergès nous laissera le souvenir d'un homme de passion, de conviction et d'engagement, qui a toujours eu à coeur d'aller généreusement jusqu'au bout des causes qu'il soutenait, ne craignant pas de braver les préjugés les plus ancrés et l'opinion courante, non certes par goût de la provocation, mais, fondamentalement, par souci de la justice et de la vérité», a souligné le chef de l'Etat. Pour le président de la République, «Jacques Mansour Verges était, pour reprendre ses mots, «un métis», et se revendiquait fièrement comme tel. De là sans doute le respect des cultures et des nations qu'il a constamment observé tant dans sa vie que dans son travail d'avocat et d'écrivain.» «De là aussi, la certitude profondément enracinée en lui que l'Humanité est riche de toutes ses différences, et qu'il importe d'oeuvrer à abolir les frontières spirituelles qui séparent artificiellement les peuples et les sociétés. De là enfin la dénonciation qu'il n'a cessé d'exprimer à l'encontre de toutes les formes de racisme, de discrimination, d'oppression et d'injustice», a indiqué le Président Bouteflika. «En ces moments infiniment douloureux, c'est d'abord l'homme d'exception qui a choisi de faire sien le combat et le devenir de l'Algérie que nous pleurons. En ce qui me concerne, s'ajoute le chagrin tout particulier que je ressens devant la perte d'un ami de longue date, cher à mon coeur, et dont je salue ici avec émotion la mémoire», a relevé le chef de l'Etat. «A ses enfants, à tous les membres de sa famille, à ses proches et amis, je présente mes sincères condoléances et les assure de ma chaleureuse sympathie», a conclu le Président Bouteflika.