Pour faire gagner l'Equipe nationale de football, les entraîneurs font appel à des joueurs évoluant à l'étranger. Et pour gérer le pays, nos dirigeants ont aussi fait appel à quelques-uns vivant à l'étranger. Seulement voilà, on ne gère pas un pays comme on gère une équipe de football car si, dans un cas, on risque au plus de perdre un match, dans l'autre, on risque beaucoup plus gros. Le cas Chakib Khelil est effarant à plusieurs égards! Chakib Khelil a été «importé» des Etats-Unis pour diriger notre ministère le plus important car de lui dépend à 98% notre économie. C'était là la première erreur des dirigeants du pays car, en Algérie, il y a bien des gens capables de prendre ce département ministériel et qui font preuve de beaucoup plus d'honnêteté et de compétence. Chakib Khelil: reviendra? reviendra pas? Chakib Khelil aurait une double nationalité. Nommer un binational à un poste aussi sensible était une autre erreur car, et on n'a pas besoin de le démontrer, il existe des Algériens qui n'ont pas d'autre nationalité que celle d'origine et qui auraient pu gérer ce département beaucoup mieux que le ministre actuellement en fuite. En conséquence, Chakib Khelil a eu le comportement que l'on connaît et il s'est tiré, sachant pertinemment que rien ne pourra être fait contre lui car les Américains ne livrent pas leurs citoyens, surtout pas ceux qui, comme Chakib Khelil, leur ont rendu ou essayé de leur rendre service (rappelons-nous la fameuse loi sur les hydrocarbures qu'il avait fait passer). Que ceux qui s'attendent à voir un jour Chakib Khelil débarquer à l'aéroport d'Alger pour se présenter devant la justice algérienne se détrompent, car les coupables d'aujourd'hui ont compris que, contrairement à la théorie traditionnelle en criminologie, il ne faut jamais plus revenir sur les lieux du crime. Abdelmoumène Khalifa en est un cas vivant. Et pas que lui! En attendant que les choses s'éclaircissent pour lui, Chakib Khelil se déploie à donner des interviews aux médias nationaux. Il s'y présente comme un honnête citoyen, ce que nous ne pouvons lui refuser tant que les juges ne se soient pas prononcés sur son cas. En attendant, il paraît d'après les dernières informations qui circulent, que la procédure de lancement du mandat d'arrêt contre Khelil souffrirait d'un vice de forme du moment que, soutient-on, le tribunal de Sidi M'hamed serait incompétent en la matière. Lorsque nos départements ministériels sont entre les mains d'étranges citoyens dont la famille ne réside pas en Algérie et dont les conjoints, les enfants, les biens et autres propriétés sont de nationalité autre qu'algérienne, il ne faut pas faire semblant de s'étonner de ce qui nous arrive. On raconte même que certains de ces responsables à moitié algériens (qui seraient encore en Algérie) auraient des enfants qui auraient passé leur Service national sous le drapeau français au... Sénégal! Y a-t-il quelque chose d'algérien là-dedans? Même le fameux rallye Paris-Alger-Dakar est devenu Paris-Dakar, tout simplement! Mais Chakib Khelil n'est pas le seul dans son cas. D'autres responsables ont aussi été importés comme lui, ils ont la double nationalité comme lui et ils n'ont certainement pas eu des comportements très différents. Le temps nous révèlera sans doute beaucoup de choses de ce côté-ci. Dans tout cela, ce n'est pas le fait d'avoir une double nationalité qui gêne car nous n'avons pas à nous immiscer dans la vie privée des gens. Ce qui est inacceptable cependant, c'est de confier des postes sensibles ou stratégiques à ces individus qui ne sont plus uniquement Algériens, mais Algériens et autre chose... ou autre chose et Algériens, c'est-à-dire des Algériens qui nous viennent d'ailleurs! Présidence 2014: y a-t-il eu un appel d'offres international? En attendant, et comme on progresse nous aussi, il paraît que pour la prochaine élection présidentielle, nous allons avoir plusieurs candidats binationaux. Bennoua, l'ancien ministre délégué au Trésor sous le gouvernement Ghozali qui a pris la nationalité suisse a, en tout cas, fait savoir à qui veut l'entendre qu'il se portera candidat. De son côté, Rachid Nekkaz, un Franco-Algérien qui n'a pas hésité à annoncer sa candidature depuis la frontière algéro-marocaine qu'il promet de rouvrir avant même de chauffer le fauteuil présidentiel. Rachid Nekkaz semble croire sérieusement à ses chances de devenir notre président, car il a demandé à François Hollande de le déchoir de sa nationalité française, histoire de contourner l'article 73 de la Constitution qui stipule, entre autres, que le candidat doit «jouir uniquement de la nationalité algérienne d'origine». Un deuxième Franco-Algérien, Madjid Mezghenna qui, à l'âge de 68 ans, se portera candidat parce que, dit-il, «ce qui se passe là-bas (comprendre ici) me fait mal», parce que, poursuit-il, «en étant Franco-Algérien, je peux donc me présenter. De plus, j'ai connu Bouteflika dans ma jeunesse lorsqu'il était ministre». (!!!) Lui aussi croit qu'il a «de belles, de très belles» chances de devenir notre prochain président d'autant plus que, soutient-il à qui veut l'entendre, son nom est le véritable nom d'Alger! L'autre Franco-Algérien, Kamal Benkoussa, est quelque peu «english». Il vit à Londres et, nous dit-on, «prépare depuis plusieurs mois sa candidature à la présidentielle algérienne». Au fait, pour que tout ce beau monde réfléchisse sérieusement, et en même temps, à une candidature à la présidence de la République algérienne en 2014, c'est qu'il doit y avoir des raisons. A-t-on, sans consulter le peuple algérien, lancé un appel d'offres international pour l'occupation du poste d'El Mouradia? A-t-on envoyé des invitations personnalisées en fonction des ambitions et des prétentions de chacun? Ou bien, y a-t-il quelqu'un qui, à l'image du coach de l'Equipe nationale de football, serait allé sillonner les pays proches et lointains avec l'espoir de dénicher la perle rare? Et a-t-on, pour l'histoire, mentionné à ces messieurs que la fonction de président, chez nous, rapporte officiellement beaucoup moins que le moins payé de nos joueurs évoluant à l'étranger? A la manière où vont les choses en tout cas et vu l'engouement pour venir nous diriger, en 2019 nous aurons certainement des candidats qui n'auront même pas la nationalité algérienne. Ils seront simplement français, anglais, tchèques, tsigans, somaliens, italiens, qataris,... et qu'en savons-nous encore!!! Pourquoi pas en fait?? Au point où nous en sommes...Pauvres de nous qui ne savons plus quoi faire de notre pays!