Il est difficile de déterminer avec exactitude le nombre des personnes ayant la double nationalité algérienne et française, mais on peut évaluer approximativement leur nombre partant des chiffres à la disposition de certaines institutions. Le nombre des Algériens établis en France et qui sont inscrits sur les registres des 18 consulats algériens dans ce pays est de près de 1.300.000 dont les deux tiers ont la double nationalité algérienne et française. Une partie de ces binationaux a acquis la nationalité française par naissance et une autre partie l'a obtenue. Toutefois, il est à souligner que les chiffres dont disposent les services consulaires algériens en France n'incluent pas les Algériens qui ont la nationalité française mais qui ne figurent pas sur les registres de ces services. Ainsi, on peut évaluer le nombre des Algériens ayant la nationalité française à près de 2,5 millions de personnes. Avant la décennie noire et la crise sécuritaire et politique en Algérie, plus exactement avant 1992, le fait de demander la nationalité française était presque tabou. Ainsi, le nombre d'Algériens ayant demandé la nationalité française durant les 30 premières années de l'indépendance de notre pays ne dépasse pas les 100.000. Mais, après 1992, de plus en plus d'Algériens demandent la nationalité française. Le nombre des demandes effectuées par les Algériens s'est multiplié par cinq. En effet, 15.000 Algériens obtiennent chaque année la nationalité française (entre 1992 et 2000). Par la suite, ce nombre a atteint les 20.000 durant la dernière décennie (2000-2010). Au total, plus de 350.000 Algériens ont obtenu la nationalité française durant les 20 dernières années, dont 200.000 entre 2000 et 2010. Sur un autre plan, il est à souligner que des milliers de binationaux (franco-algériens) ont lancé une pétition pour dénoncer les agissements du parti de droite au pouvoir en France qui veut les obliger à garder une seule nationalité. Fouad Hasnaoui, le représentant des Franco-algériens au Conseil des Français à l'étranger a indiqué que la Droite française veut les sanctionner après qu'ils ont voté en force pour la candidate socialiste Ségolène Royal lors des dernières élections présidentielles en France.