Des chiffres qui donnent le tournis Elle doit atteindre la coquette somme de 2,2 milliards de dollars en 2013. Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a souligné avec une pointe de satisfaction que «le montant de cette facture sera au même niveau que celle de l'année précédente» estimant que «le maintien de ce niveau sur deux années consécutives était une preuve de stabilité des importations de céréales». L'Algérie fait partie des premiers importateurs de blé au monde. Le pays qui n'arrive pas à satisfaire la demande locale s'approvisionne principalement auprès de la France, le Canada et les Etats-Unis d'Amérique. Après la baisse toute relative enregistrée en 2012, le rythme des importations est reparti de plus belle à la hausse sur les sept premiers mois de 2013. L'Algérie peine à faire face à une consommation annuelle de blé estimée à huit millions de tonnes par an. «Sa facture d'importation de céréales, toutes espèces confondues, avoisinera 2,2 milliards de dollars en 2013.»C'est ce qu'a déclaré jeudi dernier à la presse, le premier responsable du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, en marge de la visite de travail et d'inspection du Premier ministre, Abdelmalek Sellal à M'sila, région céréalière par excellence. Le ministre n'a pas manqué d'appeler à la poursuite des efforts déployés pour une «réduction progressive» des importations de céréales. Cette réduction a été enregistrée en 2012 lorsque la facture des importations de blé avait atteint 2,11 milliards de dollars, contre 2,85 milliards en 2011. Pour les seuls sept premiers mois de l'année en cours, notre pays a importé pour 1,39 milliard de dollars de blé, un montant en hausse par rapport à 2012. Parmi les instruments destinés à l'aide des paysans pratiquant la céréaliculture dans la wilaya de Chlef, pour ne citer que celle-ci, on peut signaler le récent versement de plus d'un milliard de dinars (1,27 md) par les coopératives des céréales et légumes secs (Ccls). Au début de la campagne labours-semailles 2012-2013, cet organe avait mis à la disposition des fellahs 50.000 q de semences et 30.000 q d'engrais. En 2012, la facture importation des blés dur et tendre a reculé de 26% comparée à 2011 grâce à une bonne production céréalière qui avait atteint 5,12 millions de tonnes lors de la campagne 2011-2012. Pour ce qui est de la production nationale de céréales, le ministre a indiqué que celle-ci avoisinait les 50 millions de quintaux pour la campagne agricole 2013. Il fera remarquer que cette production est restée, elle aussi, au même niveau que celle de l'année dernière soit 52 millions de quintaux. Rassurant quelque part, il affirmera que la production nationale de céréales «augmente graduellement» d'année en année, ajoutant que la moyenne de la production nationale durant les «cinq dernières années était d'environ 30 millions de quintaux par an.» Le ministre a également exhorté les organismes étatiques concernés et les agriculteurs à «redoubler d'efforts pour améliorer la valeur de la production nationale de céréales» qui est «une matière stratégique pour la sécurité alimentaire.» Bénaïssa a précisé que «le blé dur et l'orge sont en progression alors que le blé tendre, (produit destiné essentiellement à la panification) est en baisse.» Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a expliqué l'augmentation de la production céréalière nationale par l'application d'une stratégie à long terme qui repose sur une politique incitative et organisationnelle «face à un accroissement continu de la demande». Au-delà de ces chiffres qui donnent le tournis, il est utile de rappeler que le blé, ou tout autres espèces de céréales confondues, constitue le composant «essentiel et incontournable» du menu de l'Algérien lambda à travers son couscous, son pain, sa galette, et aussi nombre de produits prêts à la consommation comme la rechta ou mektfa... et autres gâteaux traditionnels, tous à base de farine de blé ou d'orge selon...