Depuis le deuxième jour de l'Aïd, les stations balnéaires de la région de Béjaïa ont été envahies par les estivants. Les saisons se suivent et se ressemblent à Béjaïa. Chaque été la même ritournelle fait son apparition comme pour mettre à nu l'incapacité des responsables à faire de cette période une véritable occasion de renouer avec le développement touristique, une activité la plus indiquée pour la wilaya de Béjaïa. Ecourtée de près d'un mois, la présente saison estivale n'a pas été différente de ses précédentes et c'est loin d'être la faute des opérateurs. Depuis le deuxième jour de l'Aïd, les stations balnéaires de la région de Béjaïa ont été envahies par des estivants venus de pratiquement toutes les wilayas du pays, à la recherche de la quiétude et du bien-être près de la Grande bleue. Si le second objectif est facilement atteint car dépendant uniquement de Dame nature, le premier par contre, fut éphémère. La désorganisation qui règne en maître ne laisse pas indifférents les vacanciers qui s'interrogent encore sur cette incapacité des pouvoirs publics à non seulement réguler un flux, combien même il est important, mais aussi à mettre les commodités minimales pour assurer un séjour convenable, pour ne pas dire agréable. Les quasi quotidiens embouteillages sur la côte Est et l'insécurité en vigueur sur la côte Ouest sont les taches noires d'une saison estivale, qui a démarré en grande pompe à Béjaïa. On compte présentement plus de 6 millions d'estivants. Si la clientèle n'a pas manqué au rendez-vous, les moyens de son accueil l'étaient en revanche. Tous les établissements hôteliers ont affiché complet durant ce mois d'août. Les opérateurs, qui affirment avoir mis tous les moyens pour rendre le séjour de leurs clients des plus agréables, montrent du doigt les autorités locales et wilayales qui n'ont pas suivi. Autant on est bien dans les hôtels, autant on souffre le martyre une fois à l'extérieur. Que ce soit sur les plages ou encore dans les villes, la situation est telle que les touristes préfèrent se confiner dans leurs chambres plutôt que de prendre le risque de s'aventurer dans d'interminables bouchons et encore dans des plages sales. «Je suis là depuis six jours. Je ne sors que par nécessité», raconte ce père de famille constantinois rencontré dans un hôtel qui dispose fort heureusement d'une piscine. «Vous quittez votre lieu de résidence pour une balade, vous prenez assurément le risque de passer une demi-journée sous un soleil de plomb au milieu d'un embouteillage», ajoute-t-il pour illustrer ses propos. Béjaïa, qui compte mettre en chantier plusieurs projets afin de hisser ses capacités d'accueil pour attirer un maximum de touristes, doit cependant réfléchir aux structures d'accompagnement. Actuellement, toutes les stations balnéaires des côtes Est et Ouest sont traversées par des routes nationales importantes. Curieuse et anormale situation que de voir jour et nuit plus de camions que de voitures dans une coquette ville comme Tichy. D'ores et déjà, les pouvoirs publics doivent se mettre à la recherche de voies et moyens d'éviter ces villes et les rendre à leurs occupants. Il y a quelques années, les poids lourds étaient interdits d'accès le jour. Cette mesure prise à l'époque pour rendre fluide la circulation sur la route nationale 09 a été abandonnée on ne sait pour quelle raison. Si à Béjaïa on envisage de développer d'autres aspects touristiques liés à son histoire en lançant pas moins de 10 projets touristiques, il reste que cela ne peut en aucun cas se traduire par un succès tant que les infrastructures routières restent en l'état. Il en est de même pour l'insécurité. Ce qui s'est passé dans la nuit de samedi à dimanche derniers atteste de la nécessité de prendre des mesures qui ne peuvent que renforcer un développement touristique.