Le véritable problème que connaît le secteur reste incontestablement les structures d'accueil. Malmenée par les événements qui l'ont secouée trois années durant, la région de Basse Kabylie a su relever la tête pour accueillir lors de la saison estivale 2004 près de 13 millions d'estivants, soit deux fois la fréquentation de l'année 2003. Avec 100 kilomètres de côtes, 29 plages autorisées à la baignade, 18 infrastructures hôtelières et 39 campings exploités, Béjaïa reste une destination de choix pour de nombreux concitoyens du pays. Cela en dépit de la crise politique qui secoue la Kabylie depuis quatre ans. Ce chiffre devrait être revu à la hausse durant cet été. Tout est prévu pour une saison marquant véritablement la relance d'un secteur manifestement malmené par les événements. Les services en charge du secteur du tourisme dans la région sont déjà à pied d'oeuvre pour réussir l'événement 2005. Lors des journées d'études organisées par le ministère autour du tourisme balnéaire, le directeur du tourisme à Béjaïa, a présenté les grands axes de la préparation entamée par ses services et les propositions à même de mettre fin aux carences et insuffisances enregistrées les saisons précédentes. Une sortie sur les plages a été effectuée en compagnie des éléments de la Protection civile et un procès-verbal est dressé pour signaler les insuffisances en matière d'équipements, postes de secours, sanitaires, etc. A ce titre, il a été noté l'insuffisance des budgets des APC côtières qui, de ce fait, nécessitent des contributions plus logiques pour leur permettre de prendre en charge entre autres la réfection des plages qui sont détériorées à chaque fin de saison estivale et qu'elles puissent réinstaurer les taxes de séjour payées par les estivants dans le secteur du tourisme. L'exiguïté des routes menant aux plages qui sont pour la plupart endommagées durant l'hiver, la nécessité de revoir les autorisations délivrées par les APC aux jeunes pour l'installation des commerces de restauration et l'interdiction de toute activité saisonnière (fast-foods) à côté des commerces sédentaires sont d'autres propositions allant dans le sens de l'amélioration des séjours à Béjaïa et la sécurité des estivants. Sur le volet des investissements dans le secteur touristique, on apprend que 42 projets, dont 29 hôtels et 6 villages de vacances, d'une capacité de 2727 lits, sont recensés. Comme il est question de 42 projets, dont 15 seront implantés dans des zones balnéaires avec une capacité de 892 lits et 37 dans les Zones d'extension touristique (ZET), 10 sont déjà en cours de réalisation ave aux d'avancement assez considérable, 28 projets viennent d'être entamés et 14 ont reçu l'accord des services concernés. Ceci étant la volonté exprimée pour une relance du secteur qui tarde à voir le jour. La réalité est tout autre. Si pour nos voisins, Marocains et Tunisiens, le tourisme constitue un secteur stratégique, chez nous, force est de constater que, bien que nous disposons de virtualités plus harmonieuses avec notamment le Grand Sud et la beauté charmante des stations balnéaires, le tourisme n'arrive toujours pas à prendre son décollage en dépit de quelques aspirations de développement manifestées çà et là à l'approche de l'été. Grâce aux efforts sécuritaires de ces dernières années et à la stabilité qui en a découlé, le pays a marqué une augmentation conséquente en matière du nombre de touristes, mais ces derniers ne sont, en fait, que des émigrés qui profitent de leur congé annuel pour rendre visite au pays. Sur le plan des entrées en devises, il est loisible de se rendre compte de leur faiblesse, connaissant l'orientation qu'ont nos concitoyens vers la transaction parallèle. C'est pourquoi le ministre a lancé un appel en direction des émigrés pour les inviter et les inciter à procéder à l'échange de devises dans les banques dès leur arrivée sur le territoire national. Un appel qui sera difficilement entendu. Mais le véritable problème que connaît le secteur reste incontestablement les structures d'accueil et les bonnes conditions de séjour. Voilà les besoins des vrais touristes, c'est-à-dire ceux qui viennent pour découvrir l'Algérie, ses traditions, sa nature et sa culture. Ces gens là sont aussi intéressés par des conditions autrement plus organisationnelles telles les circuits touristiques bien élaborés et de guides avisés, bref un vrai accueil. Or, chez nous, peu d'hôtels, classés sinon rares sont ceux qui s'intéressent à ce genre de prestations. Par ailleurs, les larges plages de sable fin, les baies entourées de verdure, si paradisiaques qu'elles soient, sont sales tant les sachets noirs, les cannettes de bière, les bouteilles vides et autres déchets putréfient ces lieux de détente et de repos. Les APC pourraient, pour la saison estivale, recruter un plus grand nombre de jeunes pour rendre les plages sublimes sur le plan de la propreté. D'autres initiatives pourraient être réalisées et rentabilisées par les APC, comme l'installation des douches qui permettraient aux baigneurs de se dessabler en fin de journée. Il est temps, aussi, maintenant, que la téléphonie mobile avance à pas de géant dans ce pays, que les opérateurs installent, à l'instar des grands axes routiers, leurs pylônes le long des côtes. Parce que jusqu'à présent les plages situées près des villes ne sont pas accessibles par téléphone. Pour un contact acclimaté du pays par les touristes, les efforts de tous sont à fédérer et les spécialistes du tourisme doivent se montrer à la hauteur de leurs responsabilités. Autrement, on ne peut manifestement pas parler de tourisme dans notre pays.