Le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, va nommer une femme comme ambassadeur, une première dans l'histoire de la République islamique, et une autre comme porte-parole de son ministère, a annoncé hier l'actuel porte-parole de la diplomatie. «M.Zarif désire employer des femmes pour deux postes: celui de porte-parole et pour diriger une ambassade. Je pense que nous aurons une porte-parole et une première femme ambassadeur», a déclaré Abbas Araghchi, ajoutant qu'elles seraient nommées «d'ici une semaine». Il n'a pas voulu dévoiler l'identité de ces diplomates. Le président Hassan Rohani avait affirmé avoir demandé aux membres du gouvernement de nommer des femmes à des postes importants dans leurs administrations. Il a lui-même nommé Elham Aminzadeh vice-présidente chargée des Affaires juridiques et des relations avec le Parlement. Titulaire d'un doctorat en droit de l'université de Glasgow, comme M. Rohani, elle a également été députée. Le président sortant Mahmoud Ahmadinejad avait nommé en 2009 une femme à la tête du ministère de la Santé avant de la révoquer en 2013. Il avait proposé plusieurs autres femmes comme ministres mais le Parlement, contrôlé par les conservateurs, avait refusé de leur accorder sa confiance. L'ex-président réformateur Mohamed Khatami avait nommé en 1997 Massoumeh Ebtekar comme vice-présidente chargée de la protection de l'environnement. Elle avait été la porte-parole des étudiants iraniens lors de la prise d'otages à l'ambassade des Etats-Unis en 1979. Par ailleurs, l'Iran envisage une reprise des relations diplomatiques directes avec la Grande-Bretagne, rompues après l'attaque contre la représentation britannique à Téhéran fin 2011, a déclaré hier le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. «Nous avons reçu la lettre du Premier ministre britannique pour féliciter le président Hassan Rohani, dans laquelle il a fait part de son désir de renouer les relations diplomatiques», a déclaré M.Araghchi. «Cela prendra du temps et des négociations au niveau des experts. Si on constate que l'approche et le comportement (des Britanniques, ndlr) ont changé, une réouverture des ambassades peut se faire, mais seulement au niveau de chargé d'affaires, selon la décision du Parlement», a déclaré M.Araghchi. L'Iran dénonce régulièrement l'hostilité de Londres à son égard, notamment à propos de son programme nucléaire.