«L'initiative de tenir cette réunion pour faire pression sur Belayat est l'oeuvre du groupe de soutien à Amar Saâdani.» C'était la pagaille, hier, au siège national du FLN à Hydra où le bureau issu de la sixième session, présidé par Mohamed Boumehdi, a convoqué une réunion. Si on a convié la majorité des membres du comité central, en revanche selon une source proche du parti ayant participé à cette rencontre, «seule une quarantaine d'entre eux ont répondu à l'appel». Le débat entre les deux tendances s'est articulé autour de deux propositions principales. Il s'agit de celle relative à la tenue dans l'immédiat d'une session extraordinaire du comité central pour élire le secrétaire général du parti et celle qui soutient que les conditions ne sont pas encore réunies pour procéder au remplacement de Abdelaziz Belkhadem. En fait, selon notre source, l'initiative de tenir cette réunion pour faire pression sur Abderrahmane Belayat est l'oeuvre du groupe de soutien à Amar Saâdani. Ce groupe a tenté de contraindre le bureau politique provisoire à fixer dans l'immédiat la date de la session extraordinaire du CC. Peine perdue. En nombre, moins de 17 membres sont favorables à cette démarche; ils n'ont pas pu atteindre leur objectif. L'autre camp, soit plus d'une vingtaine de membres du CC, ont eu le dernier mot. Ces derniers ont proposé de poursuivre les tractations et consultations estimant que la conjoncture ne s'y prête pas à l'élection du successeur de Belkhadem. Il est inacceptable et moralement incorrect de programmer cette session avant le retour en Algérie du président de la République, qui est également président du parti, soutiennent ces derniers. Sollicité pour présider cette rencontre, Abderrahmane Belayat n'a pas voulu ou pu y assister. Contacté hier, le porte-parole du bureau politique provisoire a souligné que «cette réunion est informelle et ne concerne ni de près ni de loin la direction du parti». Ainsi ce groupe d'une quinzaine de membres du comité central, dont Mohamed Boumehdi, se réclamant du soutien de la candidature de Amar Saâdani, sont aussi considérés comme partisans de Abdelaziz Belkhadem. Ce nouveau coup de force constitue sans nul doute un nouveau rebondissement dans la crise du vieux parti. Ainsi, la guerre de positions entre partisans de Belkhadem et ses opposants continue. Plus de trois mois après la destitution de Belkhadem, le bras de fer reprend de plus belle. Ces coups fourrés interviennent alors que d'aucuns pensaient que la décantation au sein du comité central est proche. Outre la tenue de la session extraordinaire, plusieurs membres du comité central, ont réitéré la non-reconnaissance et l'illégitimité du bureau politique actuel coordonné par Abderrahmane Belayat.