Le gouvernement syrien «refuse tout rapport partiel» qui pourra être fait immédiatement après la fin de la mission des inspecteurs de l'ONU enquêtant en Syrie sur un éventuel recours à des armes chimiques, a indiqué hier la télévision officielle syrienne. Au cours d'un appel téléphonique au Secrétaire général des Nations unies Ban ki-Moon, le ministre Walid Mouallem a déclaré: «La Syrie refuse tout rapport partiel publié par le secrétariat général de l'ONU avant que la mission n'achève son travail et que l'on ait connaissance des résultats des analyses des prélèvements collectés par la mission», a rapporté la chaîne d'Etat syrienne. Ces analyses, qui doivent être effectuées dans des laboratoires européens, vont nécessiter des semaines de travail, avait précisé l'ONU. En revanche les inspecteurs ont prévu de rentrer dès aujourd'hui à New York où ils devraient faire oralement un rapport préliminaire au Secrétaire général, sur la foi de leurs premières constatations sur le terrain. Le chef de la diplomatie syrienne a exigé que «la mission enquête également dans les endroits où des soldats syriens ont été exposés à des gaz toxiques», dont Damas assure qu'ils ont été employés par les rebelles. «Le gouvernement syrien a demandé au Secrétariat général d'enquêter dans ces endroits», a ajouté le ministre, cité par la télévision d'Etat. Les experts de l'ONU se sont notamment rendus à Mouadamiyat al-Cham, dans la périphérie ouest de Damas et dans la Ghouta orientale, à l'est de la capitale, sites d'attaques chimiques présumées le 21 août, que l'opposition et des pays occidentaux attribuent au régime syrien. Damas a de son côté accusé les rebelles d'avoir eu recours à des gaz toxiques le 24 août à Jobar, dans la périphérie de Damas, pour repousser une offensive de l'armée. Lorsque le ministre a demandé pourquoi la mission, qui doit quitter Damas ce matin, se retirait, M.Ban «a assuré que les inspecteurs reviendraient pour poursuivre leur mission» a ajouté la même source. M.Mouallem «a insisté sur le fait que la Syrie s'attend à ce que le Secrétaire général soit objectif, refuse les pressions et mène à bien son rôle de préservation de la paix et de la sécurité internationales», a ajouté la télévision. «Toute agression contre la Syrie détruira les efforts en vue de parvenir à une solution politique», a prévenu Walid Mouallem.