À l'heure où la communauté internationale multiplie les appels à une enquête de l'ONU, le régime du président syrien Bachar al-Assad a accusé hier à son tour les rebelles d'avoir utilisé des armes chimiques dans les combats à Damas. "Une unité de l'armée encercle un secteur de Jobar où les terroristes ont utilisé des armes chimiques", a indiqué la télévision d'Etat syrienne, en faisant état de plusieurs cas "d'asphyxie" parmi les soldats. Le quartier de Jobar situé à la périphérie de Damas est aux mains des rebelles et les troupes syriennes tentent de le reprendre depuis des mois à coups de bombardements et de raids aériens. L'Iran, principal allié régional de la Syrie, a affirmé hier, pour sa part, qu'il existait des "preuves" que les groupes rebelles syriens avaient utilisé des armes chimiques, mettant en garde les Etats-Unis contre toute "intervention militaire". "Nous sommes très inquiets des informations concernant l'utilisation d'armes chimiques en Syrie et nous condamnons vigoureusement l'utilisation de telles armes. Il existe des preuves que les groupes terroristes ont mené cette action", a déclaré Abbas Araghchi, porte-parole de la diplomatie iranienne. Pour le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, il n'y a aucun doute que c'est le régime syrien qui est en cause. "Toutes les informations dont nous disposons convergent pour dire qu'il y a eu un massacre chimique près de Damas et indiquer que c'est le régime de Bachar al-Assad qui en est à l'origine", a déclaré hier le chef de la diplomatie française en visite à Ramallah en Cisjordanie, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah. Il est rappeler que mercredi dernier une offensive a été lancée dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs aux mains des rebelles à la périphérie de Damas. L'opposition a évoqué 1 300 morts et accusé le régime, qui a catégoriquement démenti, d'avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques. Pour les autorités syriennes, "il s'agit d'une tentative pour empêcher la commission de l'ONU d'enquêter sur les armes chimiques de mener à bien sa mission". À ce sujet, la haute représentante des Nations unies pour le désarmement, Angela Kane, est arrivée hier à Damas, pour demander précisément au gouvernement syrien l'autorisation d'enquêter sur ces accusations d'utilisation d'armes chimiques. Mme Kane doit, ainsi, demander au gouvernement syrien d'autoriser les experts de l'ONU déjà présents en Syrie à enquêter dans la banlieue de Damas, qui aurait été, soi-disant, le théâtre d'attaque présumée à l'arme chimique. Il est convient de souligner à cet égard que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait formellement demandé aux autorités syriennes d'autoriser "une enquête sans délai" sur les accusations d'usage d'armes chimiques. Il avait souligné notamment que les allégations sur l'utilisation de ces armes contre des civils, faisant des centaines de morts constituerait "un crime contre l'humanité" qui aurait "de graves conséquences". M C L Nom Adresse email