le leader du MRN estime que sa victoire n'est conditionnée que par «votre mobilisation pendant au moins trois semaines». A deux jours du début de la campagne électorale, Djaballah a réuni ses militants instruits de veiller au bon déroulement du scrutin, hier, à l'hôtel Safir afin de leur transmettre les ultimes instructions. «Maintenant que l'armée a affiché sa neutralité, il nous reste à veiller que l'administration ne s'adonne pas à une fraude massive en faveur du président-candidat», a-t-il mis en garde. Afin de mieux galvaniser ses troupes, le leader du MRN estime que sa victoire n'est conditionnée que par «votre mobilisation pendant au moins trois semaines». Chauffés à blanc, les partisans de Djaballah ont ostentatoirement assuré leur candidat que les «brèches sont colmatées». «A Tamanrasset, tout va bien», «à Tébessa...», «à Blida...», clamait l'assistance comme en réponse aux appréhensions de leur candidat. Des assurances qui n'ont point dissipé le scepticisme de l'état-major du parti. Ce dernier dit déceler des «dépassements flagrants» à l'image des listes électorales «falsifiées». En plus de la vigilance accrue recommandée aux représentants régionaux, Djaballah a fait remarquer «la nécessité d'approfondir la concertation et la coordination avec les autres candidats». «Il faut à tout prix parer à la fraude pour que le 9 avril soit un saut qualitatif dans les annales de l'Algérie post-indépendance», s'est écrié le numéro un du MRN. Profitant de la présence massive de la presse nationale, l'orateur a invité celle-ci à faire une comparaison «objective» entre les programmes de tous les candidats. Une manière, selon toute vraisemblance, d'aborder le deuxième round de la bataille. «La quasi-totalité des candidats voue aux gémonies ce pouvoir; mais rares sont ceux qui ont présenté une alternative pratiquement convaincante», soutient-il. Avant d'enchaîner avec les grandes lignes de son «alternative», il a tenu, comme à l'accoutumée, à acculer l'actuel chef de l'Etat en l'accusant de tous les maux. Les «reproches» de Djaballah se résument, grosso modo, à «l'asservissement des médias publics, la dilapidation de l'argent public ainsi que la casse de toutes les institutions démocratiquement élues». Un constat qui lui a fait rappeler «le règne de Louis VII». Sous les applaudissements de l'assistance qui lui était complètement acquise, l'homme fort d'El Islah revient, en usant d'un langage militaire, à l'ordre du jour qui est la «la mise en place de la stratégie anti-vote». «Et si notre défaite incombait à votre laxisme? Vous vous mordriez les doigts au lendemain des résultats finaux», prévient il. Pour M.Djaballah, la mission anti-fraude est «sacrée». Faute de quoi, «vous serez punis par Dieu lui-même».