Le chef du Mouvement de la réforme nationale (MRN), Abdallah Saâd Djaballah, était jeudi à Sidi Bel Abbès où il a officiellement ouvert le bal en prévision des élections législatives du 17 mai prochain, annoncées le jour même par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. « Nous les voulons (élections) légales, libres et transparentes », a-t-il plaidé devant une assistance peu nombreuse. « Nous avons longtemps milité pour que cela se concrétise », ajoute Djaballah, vêtu ce jour-là d'un costume bleu ciel, coupé sur mesure. Le MRN, qui a réuni à la salle Adda Boudjellal les militants et cadres de l'Ouest, s'est dit prêt à se lancer dans la course aux législatives tout en insistant sur la nécessité de mettre en place des mécanismes « fiables » à même d'assurer la régularité du scrutin. S'appuyant sur des versets coraniques, le président du MRN a appelé également ses militants à se mobiliser davantage et à « puiser » dans leurs convictions les plus profondes en vue d'assurer une « assise électorale plus large » au parti à l'occasion du scrutin du 17 mai. En direction de ces mêmes militants, il réitérera ses orientations quant au choix des candidats aux futurs élections et à la nécessité d'élargir les consultations à la base dans un souci d'« efficacité ». Le président d'El Islah, qui s'est montré dur avec les partis du pouvoir en les qualifiant d'affairistes (beznassa), a rappelé à l'assistance que le MRN n'est pas une « société d'investissement par actions ». « Le parti a un objectif stratégique qu'il se doit d'atteindre », répétera-t-il à trois reprises. Il a, d'ailleurs, signifié à ses militants, de manière claire, l'importance que constitue une « influence » et une « emprise » plus étendue sur les institutions de l'Etat dans la concrétisation de cet objectif. C'est à travers une « large » victoire aux législatives, dira-t-il, que le parti parviendra à concrétiser son programme politique. Comme d'habitude, Djaballah a interpellé les militants et cadres du MRN : « Etes-vous prêts à remporter ces prochaines élections ? » La salle demeure silencieuse pendant quelques instants. Le cheikh hausse le ton : « Répondez-moi ! Etes-vous en mesure de relever le défi ? » « Ouiii », crie enfin la salle, au bout de deux heures de discours. Au sujet de l'affaire Khalifa, l'orateur s'est interrogé sur l'existence d'organes de contrôle en Algérie et la volonté des autorités judiciaires d'aller au fond des choses : « Pourquoi les organes de contrôle n'ont-ils pas décelé les dysfonctionnements en 2000 ? Qui a bénéficié réellement de l'argent de Khalifa ? Y a-t-il une volonté de purifier le pays de ses pilleurs ? »