«Un plan spécial sera mis en place pour la surveillance des urnes.» Abdallah Djaballah, président du Mouvement pour la réforme nationale (MRN), a déployé, jeudi dernier à Alger, une «stratégie électorale» qu'il compte adopter pour «réaliser la victoire» de son parti à la présidentielle. Intervenant lors de l'installation de la commission nationale préparatoire de l'élection, le leader du parti islamiste dira que son mouvement «s'engage dans la bataille électorale avec l'esprit de la remporter». Djaballah, officiellement, candidat depuis janvier dernier, se veut un politique qui a de «l'air dans les poumons», assez pour affronter et Bouteflika et les candidats du groupe «anti-fraude» dans la course effrénée à la magistrature suprême du pays. M.Djaballah, qui a décidé de faire cavalier seul pour le rendez-vous du 8 avril 2004, s'appuie, selon lui, sur «une stratégie qui s'articule autour de l'exploitation des erreurs du pouvoir». Le président du MRN, que certains observateurs de la scène politique présentent comme un sérieux obstacle pour Bouteflika dans son ambition de se succéder à lui-même, a d'ores et déjà affiché la teneur de sa campagne électorale. Celle-ci sera axée principalement sur «la mise à nu objective des points de faillite des politiques suivies par le pouvoir dans divers domaines», a-t-il martelé d'un ton radical. En ce sens, Abdallah Djaballah a exhorté, jeudi dernier, les militants du MRN, en particulier les membres de la commission sus-citée à oeuvrer pour «la persuasion de la société en agissant collectivement et en démontrant que le mouvement et son candidat sont la véritable alternative qui peut opérer le changement au service des attentes et aspirations de la nation». En disant cela, Djaballah a souligné qu'«un plan spécial sera mis en place pour la surveillance des urnes» et que «la mission de la commission préparatoire de l'élection du MRN est de veiller à la gestion de la bataille électorale au sens de préserver nos voix», a-t-il ajouté. Ainsi, le leader du MRN mise sur sa popularité et son ancrage au sein de la société pour réaliser un score idéal au prochain scrutin. Une popularité sur laquelle M.Djaballah compte s'appuyer pour séduire dans sa manière de prôner une réforme globale de l'Etat en vue de la substituer au régime actuel. Un régime qui est aux yeux de Djaballah «despotique» et qu'il définit par son hostilité quant aux constantes nationales.