Constat C?est un Djaballah très virulent à l?égard du pouvoir et du président-candidat qui a réuni, hier, à l?hôtel Es-Safir, les présidents des bureaux et les coordinateurs des commissions au niveau des wilayas. Le candidat du MRN a commencé par s?attaquer au passage de Bouteflika dans l?émission de télévision Baramidj qu?il a décidé de boycotter en accord avec deux autres candidats, Ali Benflis et Saïd Sadi. Abdallah Djaballah a dénoncé «le monopole de la télévision par un candidat au mépris du contribuable». Ce qu?il considère comme une injustice, avant de crier «non à l?injustice, non au despotisme». Il a, sur le même ton, dénoncé «l?utilisation des ressources contre la volonté du peuple». «Il (Bouteflika) a prétendu que les enveloppes financières qu?il a distribuées lors de son périple sont passées par le Trésor. Or, c?est faux. L?APN n?a pas été consultée. Nous n?acceptons pas qu?il gaspille les deniers de l?Etat», a martelé le candidat du MRN qui a accusé le président-candidat d?avoir «fait sa campagne électorale» et «acheté des voix» en puisant dans les caisses du Trésor. Il l?a également accusé d?avoir monopolisé l?Administration et les institutions de l?Etat. En somme, Abdallah Djaballah a fustigé tout le discours tenu par Bouteflika au cours de l?émission, notamment sur la fermeture du champ politique et audiovisuel, comme il a fustigé les «apparatchiks du pouvoir». «Ils ont libéré le pays, nous leur en sommes reconnaissants, mais leurs idées sont restées figées». Affirmant qu?il avait demandé en 1999 l?amendement de la Constitution pour un équilibre des pouvoirs, Djaballah n?a pas manqué de rappeler que Bouteflika avait déjà annoncé en 1999 son intention de procéder à sa révision et, ne l?ayant pas fait, il a réitéré cette intention lors de son passage à l?émission Baramidj. «Combien lui faut-il de mandats pour cela ? Jusqu?à sa mort ?», s?est-il interrogé. «Dieu seul sait quand celle-ci interviendra, mais sa mort symbolique, ce sera le 8 avril», a-t-il promis. Le candidat du MRN a exhorté ses militants et les responsables de son parti à faire preuve de sacrifice, à rallier les voix autour de sa candidature durant la campagne électorale et à se mobiliser le jour du scrutin pour «empêcher la fraude». «C?est une forme de djihad qui vous ouvrira les portes du Paradis ainsi que celles d?El-Mouradia», leur a-t-il lancé. «Si vous ne le faites pas, Dieu vous réservera son châtiment. En attendant, il vous accablera d?un second mandat», ajoutera-t-il sur un ton qu?il a voulu ironique. Sur le chapitre de la fraude, Djaballah a souligné que «la neutralité de l?Armée n?a aucun sens sans la neutralité de l?Administration et de la Justice». Il a ensuite mis en garde contre le recours à la fraude, affirmant que celle-ci ne ferait qu?«exacerber la colère du peuple et aggraver la crise». Une menace à peine voilée de recourir à la rue.