Tout en appelant à la «sagesse» du Congrès américain, Damas se dit prête à toute éventualité Damas a, d'autre part, accusé Paris qui était monté en première ligne avec Washington pour des frappes aériennes contre des cibles du régime syrien, d'être «irresponsable» et de «soutenir» Al Qaîda. Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré hier, au lendemain des déclarations du président américain Barack Obama, que son pays «est capable de faire face à toute agression extérieure». Le chef de l'Etat syrien, cité par l'agence officielle Sana, a ajouté que «la Syrie grâce à la résistance de son peuple et de son armée continue d'accumuler les victoires jusqu'au retour de la sécurité et de la stabilité dans le pays». «Les menaces ne pousseront la Syrie à renoncer à ses principes et à sa lutte contre le terrorisme qui est soutenu par certains pays régionaux et occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis», a ajouté le président Assad. «Les grands perdants dans cette aventure, ce sont les Etats-Unis et leurs agents dans la région, en premier lieu l'entité sioniste», a assuré Bachar al-Assad. Le président Assad a fait cette première déclaration après l'intervention de Barack Obama samedi soir à l'occasion d'une rencontre avec un haut responsable iranien, a précisé Sana. Il n'a cependant pas cité le nom du président américain. «Les parties honorables de cette région ne laisseront pas se dérouler les plans ourdis à l'extérieur, qui visent à affaiblir le rôle de la Syrie qui résiste (face à Israël), ainsi que la sécurité et la stabilité des peuples de la région», a estimé le chef d'Etat syrien. «Toute agression extérieure contre la Syrie sera vouée à l'échec et se retournera contre ses exécutants», a-t-il promis. Pour sa part, son interlocuteur iranien, Allaeddine Boroujerdi, président de la Commission des Affaires étrangères du parlement, a demandé à la communauté internationale «de faire pression sur les Etats-Unis pour éviter à la région et au monde les dangers de guerres que personne ne pourra arrêter». Auparavant, Damas a appelé hier le Congrès américain à «montrer sa sagesse» en bloquant des frappes sur le territoire syrien et qualifié le président Barack Obama d' «hésitant et confus». Damas a d'autre part accusé Paris, qui était monté en première ligne avec Washington pour des frappes aériennes contre des cibles du régime syrien, d'être «irresponsable» et de «soutenir» Al Qaîda. Dans une première réaction officielle à la décision du président américain de demander l'autorisation du Congrès en vue d'une frappe en Syrie, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad a déclaré que «le président Obama était clairement hésitant, déçu et confus quand il parlait hier (...) Personne, que ce soit le président des Etats-Unis ou tout autre président, ne peut justifier une agression injustifiable». «Les allégations (américaines) sur l'utilisation par la Syrie des armes chimiques n'ont aucun fondement», a estimé M. Moqdad. «Des armes chimiques ont été utilisées par Al Qaîda et ceux qui sont à sa solde, grâce ce qu'offrent la Turquie, l'Arabie Saoudite et d'autres pays à ces terroristes. Le Congrès américain doit faire preuve de sagesse», a-t-il souligné. «Il y a un gouvernement responsable en Syrie mais le gouvernement à Paris est irresponsable (...) Les politiciens français ont trompé le peuple français et se sont comportés de façon irresponsable. Ils ont falsifié les faits et soutiennent des organisations comme Al Qaîda», a-t-il ajouté. Le président français François Hollande «et son ministre des Affaires étrangères trompent le peuple français pour justifier leur politique erronée en Syrie. Ils échoueront», a-t-il conclu.