Des inconnus ont fait sauter hier avant l'aube des habitations de deux familles chiites au sud de Bagdad, tuant 18 personnes dont des femmes et des enfants, a-t-on appris de sources sécuritaires et médicales. Les explosions ont détruit deux maisons mitoyennes habitées par les familles de deux frères dans un village près de Latifiya, à une quarantaine de kilomètres au sud de Baghdad. Au moins cinq femmes et six enfants figurent parmi les morts, selon une source sécuritaire. L'attaque intervient une semaine après qu'une autre famille chiite de cinq personnes habitant cette même ville a été abattue, la nuit, à son domicile. Le but de ces attentats semble être d'exacerber les tensions entre sunnites et chiites dans le pays, tout en encourageant le regroupement des populations sur une base purement confessionnelle. Ces attentats interviennent au lendemain de la mort de plus de 50 personnes en Irak, dont 43 à Bagdad où 12 voitures piégées ont visé des quartiers à majorité chiite. A Tikrit, au nord de Baghdad, des hommes non identifiés ont également fait sauter une maison dans la nuit de mardi à mercredi, tuant un jeune garçon et blessant une femme. Selon la police, quatre autres maisons, dont celle d'un policier, ont également été détruites par des explosions. Par ailleurs, cinq soldats, dont un capitaine, ont été tués hier matin par trois engins explosifs au passage de leur patrouille à Tarmiya, à une quarantaine de kilomètres au nord de Baghdad, a-t-on appris de sources sécuritaires. Cinq policiers ont également été tués et trois personnes blessées, dont un policier, lorsque le conducteur d'une voiture piégée a attaqué un poste de police dans l'ouest de Mossoul, dans le nord de l'Irak. Toujours à Mossoul, des inconnus ont abattu un commandant de l'armée dans la nuit à son domicile. Un responsable de l'organisme de lutte anti-terroriste a annoncé la capture hier, près de Tikrit, d'un bras droit d'Ezzat al-Douri, le dernier haut dirigeant en fuite du régime de Saddam Hussein. Hussein al-Khazraji a été arrêté après une longue filature, a annoncé le porte-parole de cet organisme, Samir al-Shuwali. Ezzat al-Douri, 71 ans, était vice-président du Conseil du commandement de la révolution, la plus haute instance dirigeante sous Saddam Hussein. Il est soupçonné de diriger une partie de la rébellion sunnite contre le gouvernement, à majorité chiite.