Il ne manque que le feu vert du Congrès américain qui est sur le point d'être acquis pour mettre le Moyen-Orient à feu et à sang et enflammer les prix du pétrole. Sans avoir été mouvementée, la semaine n'a pas été de tout repos pour le marché pétrolier. Tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. Le baril a eu le tournis en attendant l'attaque militaire occidentale contre le régime du président syrien Bachar El Assad programmée et planifiée depuis plusieurs jours, si ce n'est quelques mois. Elle se précise. Le Moyen-Orient n'a peut-être jamais été soumis à une telle pression pour être aussi proche de l'implosion. Il ne manque que le feu vert du Congrès américain qui est sur le point d'être acquis. Le président américain qui, vraisemblablement, n'a pas envie d'assumer seul une catastrophe humaine ou une éventuelle déconvenue en attaquant la Syrie se démène comme un beau diable pour lui arracher un «Oui» massif. Il est sur le point de l'obtenir avec un ralliement d'une importance capitale. Celui du président de la Chambre des représentants: le républicain John Boehner. «Je vais soutenir l'appel du président en faveur d'une action...C'est quelque chose que les Etats-Unis, en tant que pays, doivent faire», a déclaré, mardi, ce dernier à l'issue d'une réunion à la Maison-Blanche qui a regroupé les principaux responsables parlementaires américains, dont ses adversaires républicains qui contrôlent la Chambre des représentants. Un soutien incontournable et précieux qui devrait précipiter l'entrée en guerre des Etats Unis contre la Syrie et une envolée quasi certaine des cours de l'or noir. L'effet a été palpable presque instantanément. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, coté sur l'Intercontinental Exchange (ICE), a pris 1,45 dollar pour clôturer la séance du 3 septembre à 115,68 dollars tandis que le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance, grappillait 91 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour terminer à 108,54 dollars. «Les prix du pétrole ont été portés par l'annonce de tirs tests de missiles israéliens et puis par le soutien apporté par le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner à une frappe militaire limitée (en Syrie), ce qui a renforcé la probabilité d'une intervention militaire américaine», expliquaient les analystes de Commerzbank. Les prix du pétrole se tiennent en embuscade et demandent à souffler quel que peu avant le grand saut... en avant. Le Brent de la mer du Nord perdait 48 cents hier en cours d'échanges européens et se maintenait autour des 115 dollars alors que le baril cédait 71 cents à New York, mais continuait d'évoluer au-dessus des 107 dollars. Les frappes contre la Syrie constitueraient une sorte de ligne de démarcation qui se paierait «cash» si elle venait à être franchie. Le soutien républicain au président Obama «a accru la probabilité d'un conflit au Moyen-Orient qui présente le risque d'embraser la région», faisait remarquer l'analyste Bart Melek de TD Securities qui a ajouté: «On sait comment ça devrait commencer, on ne sait pas comment ça va se finir.» Le marché pétrolier sait, quant à lui, quelle direction prendre. Quels niveaux peuvent être atteints par les cours du pétrole en cas d'embrasement de la région et de l'entrée en scène de la République islamique d'Iran, quatrième producteur mondial, qui n'entend pas rester les bras croisés en cas d'agression de la Syrie? «Nous pensons que, dans les jours à venir, le Brent pourrait atteindre 120-125 dollars, que ce soit dans l'anticipation de l'offensive ou en réaction à l'annonce du début de cette offensive», explique l'économiste Michael Wittner qui a estimé que: «Si les répercussions régionales se traduisent par des perturbations importantes de l'approvisionnement, en Irak ou ailleurs, le Brent pourrait culminer brièvement à 150 dollars». Le sort du régime de Bachar El Assad qui est désormais entre les mains du président américain et de ses bombardiers peut hisser les cours de l'or noir à un sommet jamais égalé.