En revanche, l'inflation a atteint un taux historique de 8,9% en 2012 contre 4,5% en 2011. Le moins que l'on puisse dire est que l'Algérie dort sur un matelas de devises. Les réserves de change de l'Algérie ont encore augmenté. «Elles ont atteint 190,66 milliards de dollars à la fin décembre 2012 contre 182,22 milliards de dollars en décembre 2011», a indiqué, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. «Ce niveau représente plus de trois années (36,5 mois) d'importations de biens et services», a précisé M.Laksaci lors de la présentation du rapport sur l'évolution macroéconomique et financière de l'Algérie en 2012. En outre, la position financière extérieure nette de l'Algérie, c'est-à-dire les réserves officielles de change moins la dette extérieure, relativement au Produit intérieur brut (PIB) est estimée à 91,55% en 2012, soit un ratio «excédant largement le niveau de la plupart des pays émergents d'Asie, en situation de niveau de dette extérieure et du ratio de service de cette dette historiquement très bas», s'est félicité le gouverneur de la BA. Cependant, la vulnérabilité accrue de la balance des paiements vis-à-vis du trend haussier des importations des biens et services la rend désormais «moins résiliente à un choc externe lié, notamment à une éventuelle chute du prix des hydrocarbures, même si la position financière externe nette de l'Algérie demeure robuste», a reconnu M.Laksaci. A cet effet, il a souligné l'importance de la poursuite de «la gestion prudente des réserves de change, mettant en avant la sécurité des investissements tout en réalisant un rendement raisonnable». Mais concrètement, qu'apportent ces réserves de change pour les citoyens? 190 milliards de dollars et alors? Le pays est peut-être riche, mais le peuple mange des ordures et les jeunes chôment encore! La crise du logement fait rage. Le pouvoir d'achat ne cesse de baisser. Les routes sont en mauvais état. Les hôpitaux sont des mouroirs. Les infrastructures font défaut. Que dire alors de l'état de notre école et université. Les jeunes ne trouvent pas de travail et encore moins de loisirs. La culture est portée disparue... Bref, le pays est certes riche, mais à quoi va servir tout cet argent? Où va-t-il aller? Que va-t-il apporter aux citoyens? Surtout qu'en parallèle le rapport de la Banque d'Algérie révèle un taux d'inflation record! Un paradoxe à l'algérienne. Un «pic historique» a même été atteint. L'inflation a littéralement doublé. Elle est passée de 4,5% en 2011 à 8,9% en 2012. «Cette forte inflation est due essentiellement à l'envolée des prix de certains produits frais», est-il souligné dans le même rapport. Selon ce document, l'inflation fondamentale s'est accrue de 5,7% en 2012 après s'être stabilisée en 2011 (4,5%) et 2,4% en 2009, précisant que l'inflation en Algérie avait atteint en moyenne 3,8% sur la période 1998-2012. Par conséquent, souligne le rapport de la BA, «la hausse des prix de quelques produits frais, comme la viande ovine, a contribué davantage à l'inflation des prix intérieurs en 2012 (49,65%) sachant que les facteurs endogènes inhérents aux dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs continuent d'amplifier l'effet prix». Vu l'accélération de l'inflation par rapport à 2009 et la persistance des dysfonctionnements des marchés, le risque d'inflation en Algérie, estime la banque, «pourrait commencer à contrarier les acquis en matière de stabilité du cadre macroéconomique et constituer un défi sur le moyen terme pour l'économie nationale en plus de celui de nature structurellement inhérent à sa faible diversification». La Banque d'Algérie a relevé aussi, qu'en dépit de la tendance baissière des cours mondiaux des produits de base en 2012 (près 10%), les prix des produits importés en Algérie avaient évolué à contre-courant de la tendance mondiale. En 2012, «les prix intérieurs des produits de base importés n'ont, non seulement pas reflété intégralement et immédiatement cette baisse, mais ont évolué à contre-courant de la tendance baissière des cours internationaux», relève la banque.