A quelques jours de la reprise du chemin de l'école, les fournitures scolaires ont inondé le marché. Les chefs de famille ont d'ores et déjà acheté le nécessaire avant même la réception des fameuses listes des affaires scolaires. Pour cette année, les Chinois se sont surpassés en proposant des articles scolaires avec des couleurs chatoyantes à l'effigie des héros des dessins animés, à savoir «Spiderman» et «Batman» pour les garçons et « Hello Katy » et « Dora l'Exploratrice » pour les filles. Une manière d'attirer un peu plus les enfants. Ce sont les vendeurs à la sauvette qui détiennent la plus grosse part du marché des fournitures scolaires. Leurs étals sont inondés de produits « made in China ». Ainsi, stylos, crayons de couleurs, feutres, gommes, cahiers, pâtes à modeler sont proposés à des prix défiant toute concurrence. Un cahier de 32 pages coûte 10 dinars seulement. Le cahier de 96 pages est proposé à 15 dinars, alors que le prix d'un 120 pages ne dépasse guère les 30 dinars. Le prix d'une trousse scolaire oscille entre 50 et 100 dinars alors que le cartable est cédé entre 350 et 450 dinars selon la taille et les motifs. Il existe aussi une gamme variée de tabliers disponibles à partir de 200 dinars l'unité et jusqu'à 400 dinars. Une grande partie de ces articles ne sont pas de qualité. Ce qui est pourtant certain, c'est que cette gamme d'articles a réussi à séduire ceux dont le revenu modeste est déjà dépensé pour le Ramadhan. Toutefois, ces articles comportent quelques irrégularités d'où leur dangerosité pour les consommateurs. En 2004, de la colle d'écolier importée de Chine présentée dans des flacons sous forme de biberons a causé plusieurs cas d'intoxication. Alors que des protège-cahiers contenaient une importante quantité de plomb, une matière cancérigène pour la peau. « Les connaisseurs savent que les produits chinois sont hautement toxiques », s'est plaint un père de famille rencontré au niveau de Bab Azzoun. « J'ai trois enfants scolarisés, mon budget ne suffit pas pour leur acheter des articles haut de gamme », a-t-il précisé. Malgré les risques que représentent les produits « made in China », les petites bourses achètent, l'important est que leurs enfants soient équipés le jour de la rentrée. Quant aux articles scolaires produits localement, ils sont aussi disponibles sur les étals et leurs prix restent raisonnables par rapport à ceux de l'importation. Ceci a incité bon nombre de citoyens à opter pour les produits locaux. C'est une nouveauté pour cette année. « Certains articles importés peuvent être nuisibles à nos enfants », a expliqué une dame qui faisait l'estimation de la rentrée scolaire. Pour elle, les produits chinois ressemblent à des « gadgets ». «Les cahiers sont mal fabriqués, leur cadrage est raté, les crayons se cassent vite alors que les cartables ne supportent pas le poids des affaires », dira-t-elle. Il est à signaler que depuis l'entrée en force des produits chinois en Algérie, à partir de 2003, le nombre de producteurs nationaux de fournitures scolaires est passé de 200 à une cinquantaine. Certains ont carrément changé de créneau.