Il soutiendra sa préférence pour la promotion et le développement de la langue amazighe, avant l'acte d'officialisation. Le chef du gouvernement et non moins secrétaire général du RND était, hier, à Béjaïa. Venu par route alors que tous les observateurs l'attendaient à l'aéroport, Ahmed Ouyahia a animé un meeting devant une assistance très nombreuse composée esstentiellement de militants de l'UDR, du mouvement de redressement du FLN, ainsi que ceux du RND. Cette première sortie d'un chef de parti à Béjaïa n'a pas, comme appréhendé, échappé à la perturbation des archs. En effet, un groupe de délégués de la coordination de Béjaïa a réussi à pénétrer dans la salle pour interpeller directement le membre de la coalition présidentielle par rapport à son dernier appel pour la reprise du dialogue. Les délégués n'ont pas cessé alors de scander des slogans hostiles au pouvoir. Les partisans du RND ont tenté en vain de noyer les voix protestantes avant que les services de sécurité et les organisateurs n'interviennent pour les évacuer de la salle. Passé ce moment de flottement, Ahmed Ouyahia entame son intervention en allant droit au but affirmant d'emblée que «personne n'a refusé l'officialisation de tamazight». Il préconisera, par la même occasion, «une méthode progressive», c'est-à-dire une officialisation à long terme. L'orateur affirmera que «la crise identitaire reste notre préoccupation principale», sur fond d'un long rappel historique du combat identitaire. Ahmed Ouyahia soutiendra sa préférence pour la promotion et le développement de la langue amazighe, avant l'acte de l'officialisation. Il évitera, cependant, de faire une quelconque allusion au référendum sur lequel avait buté le premier round du dialogue. Pour l'orateur, «la crise de Kabylie trouvera assurément une solution». Laquelle solution «aurait été souhaitable avant l'élection», dira-t-il non sans montrer son optimisme dans les jours à venir. Ahmed Ouyahia abordera aussi les besoins de la wilaya en matière de développement économique et social. Le chef du RND terminera par un appel à un vote massif pour le président-candidat qui, dira-t-il, «a eu, apparemment, le tort de durer», allusion faite à la longue période d'instabilité qu'a traversée le pays. Abordant les derniers incidents qui ont émaillé le premier jour de la campagne électorale, M.Ouyahia estimera que «la manifestation et la casse ne servent que les mafieux». «La stabilité du pays gêne les affairistes et les trabendistes», soutient-il pour appuyer la nécessité de voter pour permettre la continuité. L'orateur n'a pas manqué de réitérer le danger islamiste, lorsqu'il évoque les législatives de 1991, cela au côté de la défense du bilan du président sortant. Notons enfin que le chef du gouvernement a confirmé une très prochaine visite électorale du candidat Bouteflika.