Le problème fondamental dont souffre le système politique algérien est plutôt «l'absence de légitimité». Le remaniement gouvernemental opéré mercredi dernier est «une simple permutation des rôles qui n'augure rien de bon pour le pays», indique le secrétaire général du parti islamiste El Islah. Djahid Younsi s'exprimait hier lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti à Alger. Le mouvement El Islah, selon M.Younsi n'attend rien de ce nouveau gouvernement qui «n'est pas électif ou issu d'un scrutin universel, mais désigné». Pour l'ex-candidat à l'élection présidentielle de 2009, «les joutes présidentielles prochaines ne seront pas différentes des précédentes». Ce remaniement n'est pas seulement un pur changement «tactique, mais personne n'y voit l'utilité», estime-t-il. Les calculs autour de ce remaniement, ajoute-t-il, «ont, en évidence, exclu le peuple car ne reflétant ni les attentes ni encore moins les préoccupations socioéconomiques des larges couches de la société». Pour ce parti islamiste membre du triumvirat de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), le problème fondamental dont souffre le système politique algérien est plutôt «l'absence de légitimité». Dans cette optique, il considère que «les élections ne constituent pas une solution à la crise politique algérienne». La sortie de crise passera, fait-il savoir «par la construction d'un consensus national autour de la consécration de la légitimité politique dans les moeurs, les us et au sein des institutions». «Et ce n'est pas avec des partis Ansej avec lesquels on a inondé le champ politique qu'on pourra réaliser le retour à la légitimité», répondra-t-il à la question relative aux déclarations du président du TAJ selon lesquelles son parti jouera un rôle pivot lors de la présidentielle. Ainsi, le secrétaire général d'El Islah se dit non concerné ou qu'il ne croit pas au candidat de consensus de l'opposition. Cela dit, il ne voit pas d'inconvénient qu'il y ait de candidat commun aux partis islamistes à la présidentielle.