Cité dans l'affaire Matoub Lounès, Hamid Cherbi a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou tandis que son fils Ahmed a bénéficié de l'acquittement. Le père et le fils Cherbi sont poursuivis dans l'affaire de l'assassinat du rebelle pour appartenance à groupe terroriste, non-dénonciation de crime et vol de matériel médical. Ainsi, dans le rapport lu par la greffière concernant son fils, le procès-verbal de la justice a énoncé que celui-ci était au courant des agissements de son père mais s'est empêché de le dénoncer aux services de sécurité. Lors des délibérations, les deux mis en cause ont nié catégoriquement les faits disant que cette déposition leur a été arrachée «sous la torture». Dans ce sens, le fils Cherbi a affirmé que son arrestation était digne d'un kidnapping puisqu'il a été encagoulé et menotté puis embarqué. Il a été établi qu'Ahmed Cherbi avait été contacté une première fois au mois de juin 1998 par un groupe terroriste composé de Hakim Chenoui, Hamid Mouffok et Azzedine Boudjenah qui lui ont remis un téléphone sans fil pour surveiller les mouvements du chanteur Matoub Lounès. Dans le rapport on trouve également que le père Cherbi a fourni une importante aide logistique et notamment des médicaments qu'il subtilisait au CHU Nedir Mohamed pour les remettre au terroriste dans une casemate à Oued Aïssi dans un véhicule banalisé. Cela dit, le procureur de la République s'articulant sur le rapport précité a requis 20 ans de prison ferme contre le père et 3 ans de prison ferme contre le fils. Dès lors, le procès s'est embourbé. Néanmoins, la magistrale plaidoirie du bâtonnier, Me. Chellat qui a pris des allures politico-médiatiques a renversé la vapeur. En effet, l'avocat de la défense a estimé que toute cette affaire n'était qu'une mise en scène orchestrée par le DRS pour occulter les véritables commanditaires de l'assassinat de Matoub. «Nous avons constaté plusieurs vices de forme dans la procédure. Or, à mon avis Ahmed et Hamid Cherbi ne sont que des boucs émissaires arrêtés puis torturés et ce, pour donner du poids au dossier de l'assassinat de Matoub par les terroristes», a estimé Me Chellat. «C'est une véritable mascarade qui piétine même le principe de la dignité humaine», a-t-il ajouté. Cette offensive a eu pour effet de faire céder les magistrats qui ont annoncé un verdict allégé en faveur des Cherbi.