Le cyclisme s'offre à partir d'aujourd'hui une semaine de courses et une compétition en coulisses pour la présidence de la Fédération internationale à l'occasion des Championnats du monde sur route prévus à Florence (Italie). Après la première journée consacrée aux contre-la-montre par équipes de marque (dames et messieurs), la formule des sélections nationales s'impose pour les dix autres titres jusqu'à l'apothéose finale de la course élite messieurs, le 29 septembre, et la succession convoitée du Belge Philippe Gilbert. Entre-temps, l'Union cycliste internationale (UCI), sur la sellette depuis près d'un an suite à la condamnation pour dopage de l'Américain Lance Armstrong, aura décidé vendredi prochain de son nouveau responsable. Entre l'Irlandais Pat McQuaid, qui dirige l'institution depuis 2005 et brigue un troisième mandat, et Brian Cookson, président de la fédération britannique, la bataille fait rage. Si leurs programmes abordent peu ou prou les mêmes thèmes (priorité à l'antidopage, développement mondial, féminisation, etc), les deux candidats s'opposent -durement- sur le bilan et la procédure de l'élection. A ce jour, Pat Mac Quaid n'est pas même éligible, faute d'avoir obtenu la nomination de sa propre fédération (Irlande) comme l'exige le règlement de l'UCI. Il pourra l'être seulement si le congrès approuve au préalable un amendement de ses statuts par une majorité des deux tiers modifiant les conditions d'éligibilité. En attendant, accusations de corruption et menaces d'enquête rythment les innombrables communiqués des deux camps qui cherchent à convaincre, avant tout les 42 grands électeurs chargés de trancher. Sur le terrain sportif, les organisateurs italiens ont concocté des parcours allant au-delà de la prestigieuse cité des Médicis. Plusieurs départs de courses seront donnés dans d'autres villes toscanes (Lucques pour la course élite messieurs) mais l'arrivée sera toujours jugée dans Florence, l'une des merveilles artistiques de la péninsule. Une formule excitante Les contre-la-montre, sur un tracé plat, privilégieront les coureurs séduisants, les purs spécialistes de l'effort solitaire. En perspective, un match se dessine entre le tenant du titre, l'Allemand Tony Martin, et le champion olympique, le Britannique Bradley Wiggins, qui n'a encore jamais conquis l'or mondial sur la route, et deux coureurs en position de trouble-fête, le Suisse Fabian Cancellara et l'Américain Taylor Phinney. Les courses en ligne, en revanche, emprunteront des parcours sélectifs, favorables aux puncheurs. «Ce sera dur mais pas extrêmement dur, il y aura 2800 mètres de dénivelé», note le sélectionneur italien Paolo Bettini qui a organisé son groupe autour de Vincenzo Nibali sans se priver d'une seconde pointe, un coureur capable d'aller assez vite. Le profil idéal pour ce type de circuit se rapproche de celui du Slovaque Peter Sagan, vainqueur dimanche dernier du GP de Montréal. Mais le jeu des alliances et la force relative des différentes équipes changent souvent la donne le jour du Championnat du monde, seul rendez-vous de la saison qui se court suivant la formule, excitante et parfois déroutante des sélections nationales. En préambule, le «chrono» par équipes de marque permet à chacun de retrouver ses habituels coéquipiers. Omega Pharma, vainqueur de la première édition à Valkenburg (Pays-Bas), présente la même ossature que l'année passée (T. Martin, Chavanel, Terpstra, Vandewalle, P. Velits auxquels s'ajoute Kwiatkowski). BMC aligne trois membres de l'équipe médaillée d'argent en 2012, à 3 secondes de l'or (Phinney, Quinziato, Van Garderen avec cette fois Cummings, Oss et Schär). Orica, vainqueur de l'exercice lors du dernier Tour de France, Sky, Garmin et RadioShack organisée autour de Cancellara, sont les autres prétendants évidents aux médailles.