Après plus d'un an d'abstinence, l'Anglais a renoué avec la victoire lors du contre-la-montre de clôture du Tour de Pologne. De quoi donner du poids au projet qui anime sa fin de saison, le titre sur le contre la montre des Championnats du monde. Le 1er août 2012, dans la liesse de ce qui restera comme l'une des épreuves les plus suivie des Jeux olympiques de Londres, Bradley Wiggins escorté par une haie d'honneur domptait la concurrence et le parcours du contre la montre pour boucler, un peu plus d'une semaine après un Tour de France victorieux (accompagné de deux succès d'étape lors des chronos dessinés entre Arc-et-Senan et Besançon, puis entre Bonneval et Chartres), un été en or. Depuis ce couronnement à domicile, le premier Anglais vainqueur de la Grande Boucle a joué à cache cache. Avec son ambitions, ses intentions, la stratégie d'équipe jusqu'au fiasco du Tour d'Italie quitté transi, marqué par la pluie, la peur, les chutes, les incidents mécaniques et les problèmes de santé... Avant de rapidement laisser tomber l'inéluctable forfait pour le Tour de France, de renoncer à défendre son titre. Genou douloureux, mental en charpie. De retour à la compétition sur le Tour de Pologne, Bradley Wiggins a confié n'avoir pas suivi le sacre de son équipier Christopher Froome lors du 100e Tour. Dans le Telegraph il avait, avant de s'élancer sur le Tour de Pologne, raconté: «J'ai suivi ça de très loin, c'était trop douloureux.» Le coureur de Sky a conclu sa course de rentrée à une anonyme 48e place au classement général (à 54'5'' du lauréat, le Néerlandais Pieter Weening d'Orica GreenEdge, le Français Christophe Riblon d'AG2R-La Mondiale prenant, dans la foulée d'un été faste, la 3e place) mais avec la satisfaction d'un final réussi. Sur les 37 kilomètres du parcours du contre la montre entre Wieliczka et Cracovie, Bradley Wiggins a (à près de 50 km/h de moyenne) relégué Fabian Cancellara (RadioShack) à 56'' et Taylor Phinney (BMC) à 1'14''. Pour retrouver les plaisirs du podium, présenter un visage plus rond que lors de son sacre parisien, esquisser un léger sourire. Relancé, regonflé avant le dernier volet, l'ultime défi d'une saison sans relief (5e du Tour de Catalogne, 5e du Tour du Trentin), le chrono du Mondial à Florence (sur 56,8 km le 25 septembre), lui qui ne disputera pas la Vuelta (24 août-15 septembre). Plus loin, David Brailsford, le manager de l'équipe britannique, rêve toujours d'une «dream team» et imagine une formation Sky bicéphale lors d'une édition du Tour s'élançant du Yorkshire (Leeds-Harrogate le 5 juillet, York-Sheffield le 6, Cambridge-Londres le 7). Rien n'indique pourtant que les plaies du Tour 2012 nées du désir d'émancipation de Chris Froome brisant ses chaînes dans les ascensions de la Toussuire et Payragudes soient cautérisées. Et Wiggins roule sur ses 34 ans...