Plus de 170.000 personnes, dont la moitié des enfants, ont fui leurs foyers au cours des deux dernières semaines dans la ville centrafricaine d'Ouham (nord-ouest), à la suite des affrontements entre les ex-rebelles de la Séléka et des groupes d'auto-défense, a indiqué l'ONU. « Plusieurs villages se sont dépeuplés et certains ont même été entièrement rasés par les groupes armés », selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Plus de 36.000 personnes nouvellement déplacées se sont réfugiées dans des lieux de culte ou des écoles et ont un besoin urgent d'assistance humanitaire. Pour la première fois depuis mars 2013, une mission humanitaire de l'ONU vient de se rendre à Bossangoa dans la préfecture d'Ouham, afin d'évaluer les besoins des personnes déplacées. « Les civils sont au centre des combats et sont à la merci de n'importe qui en possession d'une arme à feu », a déploré Amy Martin, chef du Bureau de la coordination en RCA, qui a appelé à la cessation des violences et à la création des conditions favorables pour l'acheminement de l'aide humanitaire. Selon lui, l'ONU maintiendra une présence à Bossangoa, où elle fournira un appui à la population qui a un besoin urgent en matière d'assainissement, d'eau, d'abris, d'articles non alimentaires ainsi que des vivres. Les agences onusiennes avaient été contraintes de quitter Bossangoa pour des raisons de sécurité en mars 2013, lorsque la Séléka s'était emparée de la ville. Depuis le début de l'offensive des rebelles de la Séléka en décembre 2012, des centaines de milliers de personnes ont fui leurs maisons à la recherche de lieux sûrs. L'ensemble de la population du pays estimée à 4,6 millions est touchée par la crise. Seulement 37 pc des 195 millions de dollars requis pour l'appel humanitaire pour la Centrafrique ont été financés et des fonds supplémentaires sont nécessaires de toute urgence. Dans ce contexte, le Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des personnes déplacées, Chaloka Beyani, a appelé mardi à une « protection urgence » des personnes déplacées. « J'exhorte le gouvernement de transition de la République centrafricaine à faire tout son possible pour assurer la protection des personnes déplacées et faciliter l'action humanitaire », a-t-il déclaré.