Le rapport adopté par la commission des affaires étrangères du Parlement européen (Afet) exhorte le Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations pour parvenir à une solution pacifique du conflit. Le document qui porte l'empreinte du rapporteur du Parlement européen (PE), Charles Tannock, exprime sa «profonde préoccupation» quant aux violations des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental et souligne que l'Organisation des Nations unies «n'a toujours pas pu mettre sur pied un mécanisme indépendant et crédible pour le monitoring des droits de l'homme au Sahara occidental». Le Maroc a tenté vainement d'empêcher que la question des droits de l'homme ne puisse figurer dans le rapport sur le Sahel et le Sahara occidental présenté par l'élu européen, commissaire aux Droits de l'homme du Parti conservateur britannique depuis 2011. «Le Front Polisario ne peut qu'exprimer sa satisfaction de l'adoption par Afet de ce rapport, particulièrement sa partie consacrée au Sahara occidental», a indiqué Mohamed Sidati le ministre sahraoui délégué pour l'Europe. Ce texte sera soumis au vote du Parlement européen en session plénière au mois d'octobre prochain. Le Maroc donc a fini une nouvelle fois par être cloué au pilori. Là où cela fait le plus mal, où cela dérange le plus: le respect des droits de l'homme. Un baromètre qui permet d'évaluer le degré atteint par les Etats en matière de liberté d'expression, de démocratie, d'égalité entre les hommes et les peuples. Tous les rapports, qui s'enchaînent et qui tombent au fur et à mesure que la communauté internationale et les organisations internationales de défense des droits de l'homme se penchent et enquêtent sur la question du Sahara occidental, ont fait la démonstration que la pratique de la violence, de la torture et de la violation des droits de l'homme, caractérisent la politique d'occupation du Sahara occidental par le Maroc alors que la répression des manifestations en faveur de l'indépendance du Sahara occidental est systématique. Le récent document présenté par le département d'Etat américain au Congrès US le mentionne. Les manifestations en faveur de l'indépendance du Sahara occidental continuent d'entraîner des restrictions excessives et persistantes, «particulièrement sur le droit de réunion pacifique et la publication de tout plaidoyer pour l'indépendance ou pour un référendum qui inclurait l'indépendance comme option» soulignent les services du chef de la diplomatie américaine John Kerry (Voir L'Expression du 25/09/2013). Les rapports accablants du centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center) dont une délégation avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, du Haut-Commissariat des droits de l'homme, de HRW (Human Rights Watch), du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, le diplomate argentin Juan Mendez qui s'était rendu au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012 ou celui d'Amnesty International, ont précédé le constat du département d'Etat américain. «Les autorités marocaines doivent savoir que leurs abus constants des droits de l'homme à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés doivent cesser et ne peuvent plus être tolérés», avait prévenu l'ONG de défense des droits de l'homme (AI) au mois de février dernier après le verdict prononcé par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre du groupe de militants sahraouis arrêtés lors des événements qui ont suivi l'assaut lancé par les forces de répression marocaines contre le «camp de la dignité» de Gdeim Izik à El Ayoune. Le rapport adopté par la commission des affaires étrangères du Parlement européen enfonce davantage le clou et renforce l'option de la tenue d'un référendum qui puisse permettre au peuple sahraoui de s'affranchir du trône alaouite.